Le ministère de la Communication prépare une loi sur la publicité, un projet qui date de plusieurs années.
Mohamed Bouslimani, ministre de la Communication, a annoncé la préparation d’une loi sur la publicité et une autre sur les sondages d’opinion. « Ces deux textes de loi seront préparés pour la première fois dans le pays », a-t-il déclaré lors d’un passage, lundi 14 février, au Forum de la Chaîne Une de la radio nationale.
En novembre 2020, Ammar Belhimer, ex-ministre de la Communication, avait annoncé la préparation d’une loi sur la publicité « pour corriger les dysfonctionnements enregistrés sur le terrain ».
« La publicité nécessite une régulation urgente pour éviter l’anarchie et certaines pratiques négatives et non professionnelles », avait-il dit. L’idée d’élaborer une loi pour organiser les activités liées à la publicité remonte à 1999. Elle avait été évoquée par Abdelaziz Rahabi, alors ministre de la Communication, mais sans suite.
« La presse électronique est la seule qui n’ a pas de soutien de l’Etat »
Mohamed Bouslimani a également évoqué l’élaboration d’un avant-projet de loi organique sur l’information qui remplacera le texte adopté en 2012. « Il s’agit de s’adapter à la Constitution de 2020 et aux développements survenus sur la scène médiatique dont l’émergence de la presse électronique », a-t-il déclaré.
Il a indiqué qu’officiellement l’Algérie a une presse électronique depuis la promulgation du décret exécutif de novembre 2020.
« Aujourd’hui, nous avons 130 sites d’information électroniques autorisés et nous avons reçu d’autres demandes. Les chiffres importe peu, l’important est que ces sites s’engagent à défendre les intérêts supérieurs de l’Etat et à fournir des informations objectives pour avoir de la crédibilité. La presse électronique est la seule qui n’ a pas de soutien de l’Etat. Les journaux, les radios et les télés bénéficient de la publicité accordée par l’ANEP, pas les sites électroniques. Nous allons aider la presse électronique et lui fournir les moyens de travailler », a annoncé Mohamed Bouslimani.
Création d’un Conseil de la presse
« L’objectif de cette nouvelle loi, qui consacre la liberté d’expression, est d’organiser le secteur de la presse et d’aider les journalistes à être plus professionnels tout en améliorant les conditions de travail. Nous avons consulté beaucoup de professionnels avant d’élaborer le texte », a-t-il détaillé à propos de la prochaine loi sur l’information.
La nouvelle loi permettra la création d’un Conseil de la presse, composé d’experts et de journalistes de la presse électronique, écrite et audiovisuelle. « Le Conseil va créer des comités, comme celui de l’éthique et de la déontologie composé de professionnels de la presse. Il s’agit de mettre fin à l’anarchie. Il y aura aussi un autre comité qui sera celui de la carte du journaliste professionnel », a précisé le ministre.
Selon lui, la carte délivrée par l’ancien comité (créé à l’époque de Hamid Grine, ministre de la Communication), est détenue par des professionnels et des non professionnels.
Le ministre a parlé aussi de la nécessité de réorganiser l’activité des chaînes de télévision privées, toujours sans statuts depuis l’ouverture du champ audiovisuel en 2013.
« Six chaînes privées agréées comme des médias étrangers »
Il a reconnu que la loi sur l’audiovisuel de 2014 est dépassée avec l’évolution des technologies de la communication et de l’information . « Six chaînes privées algériennes sont agréées comme des médias étrangers, les autres n’ont pas d’agréments. La loi de 2014 ne lui permettait à ces chaînes d’activer dans le pays. Le projet de loi sur l’audiovisuel en préparation permettra d’organiser et d’encadrer tout le secteur et facilitera l’émergence de nouvelles chaînes de télévision », a-t-il indiqué.
Des discussions sont menées actuellement avec la TDA (Télédiffusion d’Algérie) pour que les chaînes privées bénéficient des services satellitaires. « C’est la TDA qui va assurer ces services. Cela permettra une domiciliation graduelle des chaînes privées algériennes », a-t-il noté. Actuellement, les chaînes privées algériennes sollicitent les services de diffusion par satellite en contact les opérateurs étrangers d’une manière directe.
La prochaine loi sur l’audiovisuel prévoit, selon le ministre, l’installation d’une nouvelle Autorité de régulation, qui remplacera l’actuelle ARAV, et aura des prérogatives plus larges.