L’artiste peintre Mohamed Chafa Ouzzani expose depuis ce samedi 12 décembre 2020 plusieurs de ses œuvres à Dar Abdellatif à Alger. L’exposition, qui durera jusqu’au 25 décembre 2020, est organisée par l’Agence algérienne du rayonnement culturel (AARC).
Architecte de formation, Mohamed Chafa Ouzzani, 53 ans, se passionne pour le dessin dès son jeune âge en lisant de la BD. Encore étudiant, il organise une première exposition de ses toiles dans le grand hall de l’Institut d’architecture de l’université de Blida.
L’artiste fait dans l’abstrait, le semi-abstrait, le semi-figuratif et le portrait. « Je suis passé par quatre périodes distinctes. La première, celle de ma période estudiantine qui s’achève en 1990, m’a vu développer dans un premier temps une peinture figurative. Je travaillais sur des supports de ma fabrication. J’ai glissé au fur et à mesure vers une expression semi-figurative empreinte de mélancolie », raconte-t-il.
« La seconde période couvre la décennie 1990-2000. J’y ai développé ma tendance semi-figurative avec plus de professionnalisme. (…) La décennie était sombre et incertaine. Le terrorisme battait la mesure. Mes œuvres de cette époque furent à l’image de la conjoncture, brumeuses et désabusées. La décennie d’après couvrant 2000 à 2010 fut une période prospère en matière de construction. J’ai donc consacré une grande partie de mon temps à la production architecturale », a expliqué Mohamed Chafa Ouzzani dans une interview au site Sud Horizons.
« Une expression libérée »
« Mes dessins et mes croquis étaient souvent en relation avec l’architecture. Ce recul fut pour moi d’un grand bénéfice. À mon retour, l’abstrait s’est imposé à moi comme une bouée de sauvetage. J’en avais besoin. J’avais atteint un stade de mon parcours où j’avais besoin d’une expression libérée de toute contrainte, de toute entrave. La peinture abstraite m’apportait une bouffée d’oxygène », a-t-il ajouté.
Mohamed Chafa Ouzzani dit que son travail artistique transcende l’espace et le temps, ne se fait pas selon « le goût des autres ». « Dans son œuvre, l’abstraction et la figuration s’entremêlent, s’entrelacent, s’entrechoquent et se rapprochent pour suggérer une volonté délibérée d’aller vers une esthétique aux multiples manifestations. Ouzzani travaille sa toile comme un espace vierge.
Divisions, ruptures, chevauchements ou assemblages sont travaillés dans un perpétuel souci d’harmonie et d’équilibre esthétique. Le résultat invoque souvent un travail de mémoire ou l’identité est omniprésente », souligne l’AARC dans sa présentation de l’exposition. Exposition reportée à deux reprises (en octobre et en novembre 2020) en raison de l’urgence sanitaire liée à la Covid 19.
« Souffle d’art »
L’artiste a participé à plusieurs expositions à Alger (Bastion 23, Hôtel El Djazair, Galeria Asselah, etc), à Béjaia, et à l’étranger notamment en Tunisie, en Italie, en Turquie et en France. Il a dernièrement participé à l’exposition internationale « The bridge » (le pont) organisée en ligne par la Faculté des beaux-arts et l’Académie nationale des arts de Kuala Lumpur (Malaisie). Des artistes d’une soixantaine de pays ont pris part à cette exposition d’art contemporain.
En septembre 2020, Mohamed Chérif Ouzzani a participé à l’exposition collective « Souffle d’art » au Palais de la culture Moufdi Zakaria, à Alger, organisée à la faveur du lancement de « la rentrée culturelle » en Algérie.