Le projet de révision constitutionnelle a été approuvé par 66,80 % des voix exprimées lors du référendum du dimanche 1 novembre 2020, selon l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). 3.355.518 électeurs ont voté « Oui », contre 1.667.867 qui ont voté « Non ». Le nombre des électeurs était de 5.586.259 sur les 24.475.310 inscrits. Le nombre des bulletins nuls était de 633.885. Mohamed Charfi, président de l’ANIE, a estimé que le faible taux de participation ne pose « aucun problème » ni sur le plan juridique ni sur le plan constitutionnel même si « sur le plan académique » on peut évoquer « la question de la légitimité ». « Il n’y a pas un seuil qui valide ou annule un scrutin dans la loi (…) Déjà organiser un vote dans les conditions naturelles et matérielles actuelles est un véritable défi. Ce taux prouve que les citoyens veulent le changement. Reste les moyens, nous pouvons ne pas être d’accord. C’est la rançon de la démocratie. Même si on n’est pas dans le même train, notre but à tous est la construction de l’Algérie nouvelle, réellement démocratique où le dernier mot reviendra au peuple. Cela a été le cas lors de ce référendum », a-t-il déclaré, ce lundi 2 novembre, lors d’une conférence de presse au Centre international des conférences (CIC) de Club des Pins, à l’ouest d’Alger. « Je défie quiconque de venir me montrer des cas de déviation dans les bureaux de vote. C’est cela le véritable acquis pour le pays, pas le taux de participation. Il n’y a pas de quoi être fiers avec des élections non transparentes et non honnêtes avec 90 % de participation. Vous hommes et femmes de presse critiquiez par le passé des taux de participation (au vote) qui provoquaient les rires. Ces taux évoquaient tout sauf la légitimité démocratique. Une membre de l’ANIE, lors de la présidentielle (de décembre 2019), nous avons acquis un président halal. Aujourd’hui, nous avons acquis une Constitution halal ! Chaque voix exprimée est halal qu’elle soit par « oui » ou par « non » », a-t-il ajouté. Il a promis la publication détaillée des taux de participation par wilayas par souci de transparence « totale ». « Nous ne faisons aucune différence entre une région et une autre »a-t-il dit.
Les algériens de l’étranger boudent massivement le scrutin
Parlant dans le cas d’un pays, qu’il n’a pas cité, il précisé qu’un président a été élu par 17 % des électeurs. « Cela n’a pas posé de problème de légitimité. Il continue à diriger le pays », a-t-il dit.Au début de son intervention, Mohamed Charfi, ancien ministre de la Justice, a vanté les mérites d’un projet de révision constitutionnelle devant amorcer « le changement politique en Algérie » promis par le président Abdelmadjid Tebboune. Il a salué la forte implication de la société civile dans la campagne référendaire qui, plus tard, ouvrira, d’après lui, la voie vers « la démocratie participative ». La société civile a animé 965 meetings électoral, a-t-il indiqué. Les algériens de l’étranger ont peu voté lors du référendum. Sur les 907.298 inscrits, 45.071 se sont exprimés. Le taux enregistré, 4,9 %, est le plus faible de toute l’Histoire des consultations électorales en Algérie. Mohamed Charfi a justifié cette faible participation par les limites imposées aux déplacements dans plusieurs pays en raison de la pandémie de Coronavirus et par l’organisation d’élections dans d’autres pays (en Afrique notamment). « Le taux de participation a été en deçà de ce que notre émigration nous a habitués. Mais, c’est un taux honorable », a-t-il dit. Le président de l’ANIE a parlé de deux cas individuels de dépassements lors du scrutin à El Bayadh et Mascara signalés par les coordinateurs de l’ANIE. Les procureurs généraux de ces deux wilayas ont été informés pour mener des enquêtes, selon lui.
Comment comprendre ce qui vient d’être dit sinon par « »Constitution halal, gouvernement halal et peuple haram ? » » Paradoxalement, cela se rapproche de la vérité voulue et désirée mais pas de la réalité intangible !