Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a ouvertement accusé le président français Emmanuel Macron de porter atteinte à l’islam. « Le président français continue d’offenser les musulmans et d’agresser le Prophète Mohammed. C’est une agression claire contre chaque musulman sur cette terre. C’est un comportement qui exprime une profonde haine envers l’islam et les musulmans. Persister dans cette offense systématique est une attitude non conforme à l’éthique, contraire aux normes politiques et diplomatiques, et qui risque d’attiser les haines et les conflits entre nations et civilisations », écrit le MSP, dans un communiqué signé par son président Abderrazak Makri, rendu public à Alger, ce samedi 24 octobre 2020.
« Chaque musulman connaissant sa religion condamne le terrorisme quelque soit sa forme ou ses raisons. L’assassinat de l’enseignant français est condamnable et répréhensible en dépit de l’acte criminel qu’il a commis en portant atteinte au prophète de l’islam. Nul doute qu’une minorité de musulmans exploite le culte musulman dans son orientation violente, ce qui est contraire de la chari’a islamique tolérante. Cela concerne d’autres religions aussi », ajoute le parti islamiste.
Selon lui, le terrorisme « en tant que fléau destructeur » est devenu « une industrie planifiée utilisée par les puissances coloniales pour justifier ses agressions sur les peuples et ses actes de pillage ». « C’est devenu aussi un moyen utilisé par les dirigeants défaillants pour justifier leur incapacité à régler les problèmes de leurs peuples et leurs pays, couvrir leur échec et propager la peur à des fins électoralistes de bas étage », ajoute le MSP qui reproche aux dirigeants des pays islamiques, « soumis aux puissances coloniales », de ne pas défendre les valeurs sacrées de leurs peuples « par craintes de perdre leurs trônes et privilèges ».
« Tous les musulmans du monde doivent, défendre le Prophète de l’Islam »
Le MSP considère que l’argument de la liberté d’expression n’est pas recevable pour justifier la publication des caricatures sur le Prophète Mohamed dans les médias français. « Aucune critique, quelque soit la forme, n’est tolérée à propos de la version officielle sur la Shoah , des comportements racistes du sionisme » et des crimes d’Israël » note-t-il.
Le MSP appelle les autorités algériennes, « à leur tête la Présidence de la République », à dénoncer les déclarations du président français et prendre « une position diplomatique, politique et économique convenable » par respect au serment fait de « respecter et de glorifier la religion musulmane » et en considérant que « l’Islam est religion d’État ».
Le parti lance appelle aussi à toutes les institutions religieuses, aux organisations, associations, imams et prédicateurs de prendre « une position ferme » contre les « comportements du président français » et faire des programmes pour rappeler le parcours du Prophète de l’islam. Il exhorte les partis, les personnalités nationales et les organisations de défense des droits humains de condamner « l’agression systématique » contre l’Islam.
« Les musulmans de France et les représentants des communautés musulmanes doivent résister aux déformations intérieure et extérieure. Ils doivent refléter une image lumineuse du message mahométan, être les meilleurs ambassadeurs de l’Islam civilisationnel et tolérant sans extrémisme, inaction ou injustice. Tous les musulmans du monde doivent, au niveau officiel ou populaire, défendre le Prophète de l’islam et répondre d’une manière pacifique au président français et à tous ceux qui profanent nos croyances sacrées et notre Prophète. La réponse doit se faire sur les plans politique, économique et culturel ou dans le cadre d’alliances internationales », propose le MSP.
« Terroriser l’islamisme »
Ces dernières semaines, le président français a multiplié les déclarations sur l’islam et sur le radicalisme religieux surtout après la décapitation de l’enseignant d’histoire Samuel Paty le vendredi 16 octobre à Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines (Ouest de Paris) par un extrémiste originaire de Tchétchénie Abdoullakh Anzorov. Un meurtre qui a suscité une vague d’émoi et d’indignation en France.
Dans un cour sur la liberté d’expression, l’enseignant a montré à ses élèves des caricatures du Prophète Mohamed déjà publiées par Charlie-Hebdo, ce qui a provoqué la réaction de parents d’élèves. Macron a appelé à «terroriser l’islamisme ». Dans un autre discours sur « le séparatisme », le chef d’État français a soutenu que « l’islam était en crise dans le monde ». « C’est une crise profonde qui est liée à des tensions entre des fondamentalismes, des projets religieux et politiques qui, on le voit dans toutes les régions du monde, conduisent à un durcissement y compris dans les pays où l’islam est la religion majoritaire », a-t-il déclaré le 2 octobre 2020.