Nasrallah à Macron : « ne vous comportez pas en gouverneur du Liban! »

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Nasrallah à Macron: "Nous rejetons et condamnons ce comportement condescendant" (DR)
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Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah a demandé, mardi, au président français, Emmanuel Macron, de « changer de ton » et de ne pas se comporter en « gouverneur du Liban ». Tout en se disant toujours ouvert à l’initiative française, Hassan Nasrallah rejeté la « condescendance » du président français.

« Nous n’acceptons pas votre accusation de trahison (…) Nous rejetons et condamnons ce comportement condescendant », a-t-il déclaré en réponse aux propos du président français qui a avait accusé, mardi, la classe politique libanaise en citant de manière précise le duo chiite Amal et Hezbollah, d’être coupable de « trahison collective ».

« Nous n’acceptons pas d’être traités de traîtres, ni que nous soyons accusés d’avoir trempé dans la corruption. Nous condamnons ce genre de discours. Si les Français ont des dossiers de corruption incriminant des ministres du Hezbollah, qu’ils les soumettent à la justice » a-t-il ajouté.

Hassan Nasrallah a déclaré avoir accueilli « favorablement l’initiative française » pour la formation rapide d’un gouvernement au Liban mais dit refuser que cela se « transforme en mandat ou en tutelle ». Le chef du Hezbollah s’est dit prêt à dialoguer avec Paris et toutes les composantes libanaises, mais il a refusé le recours à « l’intimidation ».

« Le club des anciens PM »

Nasrallah a accusé le « club des anciens premiers ministres » drivés, selon lui, par Ryad et Washington d’avoir fait échouer les négociations pour la formation du gouvernement. Mostfaa Adib a, indiqué Nasrallah, n’a discuté ni avec les blocs parlementaires, ni même avec le président Aoun estimant que la France a couvert une démarche qui aurait retiré au chef de l’Etat une des ses plus importantes prérogatives.  Selon lui, c’est le club des anciens PM qui décidait et qui a essayé, non pas de doter le Liban d’un gouvernement, mais de mettre en place un « « conseil d’administration composé de personnes travaillant pour mettre en application leur propre programme politique, alors qu’ils sont une minorité parlementaire ».

« Celui qui négociait avec nous à propos de la formation du gouvernement n’était pas le Premier ministre désigné Mostafa Adib, mais Saad Hariri. Il nous a seulement informé du nombre de ministres du gouvernement (14 ministres), de l’instauration du principe de rotation des portefeuilles ministériels, et que la répartition et la nomination des ministres seront désignés par le club des anciens PM et non pas par les blocs parlementaires élus par la majorité du peuple libanais. Nous avons rejeté ce qui nous a été présenté car ceci constitue un danger pour le pays. Ils veulent imposer de nouvelles coutumes contraires à la Constitution et au principe de la démocratie réclamé par le président français. »

Il y a eu, a ajouté Nasrallah, une « tentative d’imposer un gouvernement de fait accompli aux Libanais » : « Il nous était demandé, au cours du mois dernier, de livrer le pays au club des anciens PM, sans discuter. Alors qu’ils ne représentent qu’une partie des Libanais. Et pas la majorité. Ceux qui ont voulu imposer leur gouvernement et marquer des points politiques qu’ils n’avaient pu gagner ces dernières années sont ceux qui ont fait échouer l’initiative française. »

 « Si vous cherchez qui a fait échouer votre initiative, a déclaré Nasrallah à l’adresse de Macron, M.Macron, cherchez du côté des Américains, avec leur politique de sanctions, et du côté du discours du roi Salmane d’Arabie à l’Onu  » a poursuivi le chef du Hezbollah.

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