Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, a reçu, ce vendredi 4 août, Baba Gana Kingibe, l’envoyé spécial du président du Nigeria.
La chef de la diplomatie algérienne a été chargé, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, par le président Abdelmadjid Tebboune, de reçevoir l’émissaire nigérian.
« A cette occasion, M. Attaf a reçu, de son hôte, un message écrit adressé au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, par son homologue nigérian, Bola Ahmed Tinubu, en sa qualité de président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette visite s’inscrit dans le cadre de l’échange de vues et la concertation autour des développements de la situation en République du Niger », a-t-on précisé de même source.
Ahmed Attaf a rappelé la position officielle de l’Algérie qui rejette le coup d’Etat militaire contre le président Mohamed Bazoum au Niger, « un président légitimement élu dans ce pays frère et voisin ». Alger appelle au retour de Mohamed Bazoum à son poste constitutionnel, » en sa qualité de président de la République du Niger ».
Ahmed Attaf a souligné « la nécessité d’activer toutes les voies et moyens diplomatiques et pacifiques, pour éviter le choix du recours à la force qui ne fera qu’exacerber la situation pour le Niger et la région toute entière ».
Alger favorable au retour à l’ordre constitutionnel au Niger
«Le retour à l’ordre constitutionnel doit impérativement s’accomplir par des moyens pacifiques qui éviteront au Niger frère et à l’ensemble de la région un surcroît d’insécurité et d’instabilité et à nos peuples un surcroît d’adversité et d’épreuve. En conséquence, l’Algérie met en garde et appelle à la prudence et à la retenue face aux intentions d’interventions militaires étrangères qui sont, malheureusement, considérées comme des options envisageables et utilisables alors qu’elles ne sont que des facteurs de complication et d’aggravation de la crise actuelle », a indiqué, mardi 1 août, un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Ce vendredi 4 août, les chefs d’état-major de la CEDEAO à Abuja, au Nigéria, ont décidé d’une intervention militaire au Niger pour rétablir le président Mohamed Bazoum à son poste.
La CEDEAO prête à intervenir militairement au Niger
«Tous les éléments d’une éventuelle intervention ont été élaborés lors de cette réunion, y compris les ressources nécessaires, mais aussi la manière et le moment où nous allons déployer la force», a déclaré, cité par l’AFP, le commissaire chargé des Affaires politiques et de la Sécurité, Abdel-Fatau Musah.
Les putschistes ont vite réagi en menaçant de riposter «immédiatement et sans préavis en cas d’agression ou tentative d’agression contre le Niger par la CEDEAO ».