Le Comité algérien de sélection de films candidats aux Oscars a choisi le dernier long métrage de Rachid Bouchareb pour représenter l’Algérie en 2023 dans la catégorie du « meilleur film international ».
« Nos frangins » a été sélectionné, selon un communiqué du comité, parmi quatre longs métrages retenus. Outre « Nos frangins », il s’agit de « Halim Erra’ad » de Mohamed Benabdallah, « Houria » de Mounia Meddour et « La dernière reine » de Damien Ounouri et Adila Bendimerad. Présidé par le cinéaste Mohamed Lakhdar Hamina, le comité algérien, qui est mandaté par l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences (en charge des Oscars), est composé de Yasmine Chouikh, Faouzi Saichi, Salim Aggar, Salim Dada, Hassan Kachach et Ali Mahfiche.
« Nos frangins », présenté dans la section Cannes Première du festival de Cannes en mai 2022, revient sur l’affaire de la mort de l’étudiant français d’orgine algérienne Malik Oussekine, frappé à mort par trois policiers après une manifestation d’étudiants à Paris la nuit du 5 décembre 1986. Tout a été fait pour étouffer le scandale et les policiers, auteurs du meurtre, ont été condamnés à des peines symboliques.
Le cinéaste frano-algérien Rachid Bouchareb est le premier à aborder cette affaire au cinéma en se posant toutes les questions qu’il faut sur les violences policières en France, revenues au devant de l’actualité avec les manifestations sociales des Gilets Jaunes. Il analyse le comportement de la chaîne de commandement des services de sécurité en pareilles circonstances sans rendre de jugement.
Le film aborde aussi l’affaire, moins connue, de l’assassinat par un policier ivre du jeune algérien Abdel Benyahia, la même nuit du 5 décembre 1986. « Il y a eu un black-out total sur la mort de Abdel Benyahia alors qu’il existe des images d’archives. Je n’invente pas des choses », a déclaré Rachid Bouchareb dans une interview lors du festival de Cannes.