Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a appelé, vendredi 22 septembre 2023, dans une intervention devant l’Assemblée générale des Nations Unies à New York à une solution politique mutuellement acceptable” pour la question sahraouie sous l’égide de l’Onu sans évoquer le revirement controversé de la position de Madrid sur la question du Sahara Occidental.
Le président du gouvernement espagnol, actuellement intérimaire, avait été vivement critiqué en Espagne même pour avoir, sans même consulter ses alliés au gouvernement et encore l’opposition, opéré un revirement majeur dans la position de Madrid sur le Sahara Occidental. Celle-ci s’était incarnée dans une lettre adressée au roi du Maroc dont la teneur n’a toujours pas été rendue publique en Espagne.
Le chef du gouvernement espagnol ne pouvait éviter d’aborder la question du Sahara Occidental, il l’a fait sur un mode minimaliste en évitant d’évoquer le changement de position de l’Espagne qu’il a opéré en mars dernier. Pedro Sanchez avait alors déclaré que le plan marocain d’autonomie était « le plus base sérieuse, crédible et réaliste » pour le règlement de cette question.
Le dirigeant espagnol s’est contenté de la position classique – et vague – de soutien à « une solution politique mutuellement acceptable » sous l’égide de l’ONU et du Conseil de Sécurité, tout en estimant qu’il ne fallait pas “faire traîner les conflits du passé », un élément de langage utilisé par la diplomatie espagnole pour justifier le revirement Sanchez.
Le président du gouvernement a précisé que l’Espagne continue de soutenir « le travail fondamental de l’envoyé personnel du secrétaire de l’ONU », Staffan de Mistura , qui terminera bientôt un an de mandat sans avoir réussi à faire bouger ne serait-ce qu’un iota les lignes dans un conflit qui perdure en raison des tergiversations marocaines..
Sánchez n’a pas oublié de rappeler que son gouvernement « continuera à soutenir la population sahraouie dans les camps, comme il l’a toujours fait, étant le principal donateur international d’aide humanitaire » pour la population réfugiée.
En évitant d’évoquer sa lettre à Mohamed VI au cours de son discours à l’assemblée générale de l’ONU, Pedro Sanchez a-t-il tenu compte du fait qu’il n’est, actuellement, qu’un simple intérimaire à la tête du gouvernement espagnol? Tente-t-il d’envoyer un message à Alger qui a pratiquement réduit à presque rien les liens avec l’Espagne? Cultive-t-il l’ambiguïté pour reprendre langue avec Alger sans pour autant renier ses engagements pro-marocains.
Pour les observateurs, la sortie “onusienne” de Pedro Sanchez va devoir être clarifiée au cours des prochains jours, la question du Sahara Occidental étant un sujet politico-médiatique important en Espagne.
