Début à Oran des Journées du théâtre de rue : l’art dans les jardins et les cafés

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Début à Oran des Journées du théâtre de rue : l'art dans les jardins et les cafés
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Des Journées du théâtre de rue se déroulent à Oran du 25 au 28 juin 2022, à la faveur des 19ème Jeux Méditerranéens.
La troupe Akhir Halqa (l’ultime halqa) de Sidi Bel Abbes a lancé, samedi 25 juin, les premières Journées du théâtre de rue, organisées par le Théâtre régional Abdelkader Alloula d’Oran (TRO), avec un spectacle au jardin du 1er Novembre, juste à côté de la célèbre « ex-Place d’armes ».


Le public présent a adhéré au jeu et aux mouvements joyeux de la troupe menée par un vieux routier du théâtre, Abbas Lacarne.
« Après sa retraite en 1998, Abbas Lacarne a voulu faire vivre la tradition de la halqa. A Sidi Bel Abbes, à la place Tahtaha, on organisait par le passé des spectacles de rue en présence des gouala et des poètes. Mon père a baigné dans cette ambiance depuis son enfance avant de faire du théâtre classique », a précisé Redouane Lacarne, membre de Akhir Halqa.


Selon lui, le goual rapporte ce que disent les autres, les poètes. « Lui-même n’est pas poète. Le meddah est celui qui fait les louanges à Allah et à son Prophète. Et le berrah est celui qui annonce les nouvelles dans les places publiques et les marchés », a-t-il indiqué.


Un spectacle à bord du train

Dans le spectacle présenté, Abbas Lacarne et ses troupes ont fait dans l’art de la parole, la danse allaouie et le chant populaire. « Le spectacle n’a pas de format. Il peut durer une heure comme il peut durer plus, selon les lieux et le public présent. C’est une forme libre d’expression », a souligné Redouane Lacarne.


Au quartier Derb, à quelques mètres du siège du TRO, en plein centre d’Oran, un autre spectacle a été animé par le comédien Amine Missoum, « El hakwati ». « Le texte est inspiré d’un conte de Kalila et Dimna d’Ibn al-Muqaffa (prosateur omeyyade), « le lion et le chameau », qui évoque le combat entre le bien et le mal. Nous utilisons une darija simplifiée adressée aux enfants et au jeune public et le conte est un plaidoyer pour le triomphe du bien et de l’entraide », a expliqué Amine Missoum.


Le comédien s’est doté, comme dans la tradition des troubadours, d’un bendir pour attirer l’attention du jeune public, venu nombreux. Amine Missoum animera le même spectacle à bord d’un train le 28 juin. « Je prendrai le train Oran Alger pour faire ce spectacle. C’est une première en Algérie », a-t-il dit.


Une trentaine de spectacles prévus

Mourad Senouci, directeur du TRO et initiateur du projet artistique, a précisé qu’une trentaine de spectacles sont prévus pendant quatre jours dans les jardins et places publics ainsi que dans les cafés notamment à Hai Derb, Front de mer et Akid Lotfi. Des spectacles sont également prévus à Bethioua et à Essania.


« Il s’agit de spectacles de marionnettes, de hakawati, de ventriloques et de théâtre. A cela s’ajoute, une expérience de théâtre de l’improvisation dans deux cafés d’Oran. Il s’agit d’un investissement pour le futur. Les troupes qui participent viennent d’Oran, de Sidi Bel Abbes, d’Ain Sefra, d’Alger et de Mostaganem. Nous avons découvert en lançant l’initiative que beaucoup de troupes s’intéressent à ce genre d’expression artistique », a précisé Mourad Senouci.


Il a rappelé que par le passé des associations de Sétif, de Bordj Bou Arreridj et d’Alger avaient fait l’expérience de théâtre de rue. « Nous nous sommes dit qu’il fallait organiser des journée pour ce genre d’expression théâtrale. Une manière de le populariser dans le pays et d’encourager les troupes qui pratiquaient le théâtre de rue de reprendre. Le théâtre de rue est peu coûteux et a un grand écho auprès du public. Il permet aussi de former les jeunes comédiens sur le terrain. Les auteurs et comédiens, qui ont peu de moyens, peuvent travailler aussi », a expliqué Mourad Senouci, lui-même dramaturge et journaliste.


L’Algérie, selon lui, a pris beaucoup de retard dans le développement du théâtre de rue. « Mais, nous pouvons rattraper le temps perdu. Les compétences existent. Comme il existe un grand potentiel artistique dans le pays », a-t-il noté. 

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