Oran abritera, dans moins de cinq mois, les jeux méditerranéens. La ville est envahie par les ordures en raison d’une grève prolongée des collecteurs.
Les rues, boulevards et avenues d’Oran sont dans un état sans précédent de saleté. Les rues Khemisti, Arzew, Larbi Ben M’Hidi, Hamou Mokhtar, les boulevards Zighout, Zabana, Commandant Zeghloul, Emir Abdelkader, Bachir Brahimi, Didouche Mourad, l’ALN ainsi que plusieurs ruelles et rues des quartiers Ennakhil, El Hamri, El Karama, Othmania, Nesr, Berki, Essedikia, Essalem et Sidi El Houari croulent sous les ordures amassées dans les coins.
Des odeurs nauséabondes se dégagent de ces déchets ménagers, y compris à côté de cafés et de restaurants. Des amas qui débordent parfois sur la voie utilisées par les véhicules créant des embouteillages à longueur de journée.
Selon des sources locales, près de 80 entreprises privées chargées de ramassage d’ordures sont en grève ouverte depuis plus d’un mois. Liées par contrat à l’APC d’Oran, ces entreprises protestent contre la décision de la commune de réduire de 1700 à 1500 dinars par tonne ramassée, sans informer les concernés. Les concessionnaires exigent le paiement des arriérés remontant à 2014 et le respect des clauses contractuelles.
Situation bloquée
C’est le deuxième débrayage des concessionnaires en moins d’une année. Et la situation semble complètement bloquée. Le président de l’APC d’Oran, Amine Allouche (MSP), a mis fin aux fonctions de Rachid Ouali, responsable de la division de l’hygiène et de l’assainissement (DHA), remplacé par Djillali Rezig, dans une tentative d’apaiser les esprits. La DHA a établi le contrat avec les entreprises privées, certaines créées à la faveur du dispositif d’insertion des jeunes.
Sur la page de la commune d’Oran, les internautes se plaignent des détritus qui envahissent les quartiers, publient des photos et des vidéos et appellent les autorités locales à réagir rapidement.
Le 9 janvier 2022, la première partie du schéma directeur de la gestion des déchets ménagers et assimilés de la wilaya d’Oran, réalisée par l’Agence nationale des déchets (AND), a été dévoilée.
14 % des déchets restent dans la nature
Selon ces schéma, repris par l’agence APS, la commune d’Oran compte 87 dépotoirs sauvages, produit 550 tonnes de déchets par jour. 86% de ce volume de déchets est levé par les agents de collecte et 14% restent dans la nature, soit 77 tonnes par jour.
L’étude de l’AND révèle que la commune d’Oran paye les salaires pour 3.378 agents de collecte, « alors que le P/APC assure qu’il n’a que 442 sur le terrain ».
Abdelkader Djellaoui, le wali d’Oran, a décidé de mettre en place une commission pour définir le nombre réel des agents responsables de la collecte des déchets dans la commune d’Oran,
‘ »Il est nécessaire d’assainir le secteur et il est inadmissible qu’il y ait 2.936 agents payés sans accomplir le travail qui leur incombe », a-t-il déclaré.
Les éboueurs communaux ont organisé également des arrêts de travail ces trois dernières années pour dénoncer les mauvaises conditions de travail, le manque de moyens et le retard dans le versement des salaires.
Mohamed Mancer, responsable à l’AND, a, selon l’APS, estimé que la commune d’Oran dispose de moyens humains et matériels qui lui permettent de réussir la collecte des déchets ménagers.
« Eradication » de points noirs
D’après lui, la centaine de camion mobilisés pour la collecte des ordures font une seule rotation par jour « au lieu de deux et ne remplissent qu’en partie des bennes tasseuses ».
« Les agents payés pour 6 heures par jour, ne travaillent en définitive que 2 heures sur 24 en moyenne », a-t-il soutenu.
Dans l’attente du dénouement de la crise entre les concessionnaires et la commune d’Oran, la wilaya à travers l’entreprise Nadhafa a entamé des opérations de nettoyage avec l’enlèvement de déchets durs (graviers, herbes, briques) comme à Bir El Djir et Arzew. Il est question « d’éradication de points noirs ».
Oran, pour rappel, sera la capitale des 19 ème jeux Méditerranéens (JM) du 25 juin au 5 juillet 2022. A moins de 140 jours de l’évènement sportif et culturel, El Bahia sera-t-elle propre pour accueillir les invités de 26 pays ? Aucune réponse pour l’instant.
« La réussite d’Oran 2022 est capitale pour l’Algérie. Tous les moyens humains et matériels sont mis en place pour que les oranais et leurs invités célèbrent la Méditerranée et le sport tous ensemble dans la joie et la bonne humeur », écrit le comité d’organisation des JM sur son site.
Toute l’Algérie croule sous les ordures , un phénomène généralisé par le peu d’intérêt accordé par les responsables des APC qui ne s’occupent que de leurs intérêts personnels . Il est grand temps de réorganiser la gestion de l’environnement et la faire sortir du carcan des APC. Le ministère chargé de la question doit se doter directement de structures de gestion de l’environnement au niveau de chaque APC.
Au niveau de la ville d’Oran , si les contrats signés entre les partenaires fixent à 1700 DA , il n’est pas question de le réviser à la baisse.
Exceptionnellement, le comité des jeux maditerranneens doit prendre en charge cet aspect temporairement afin de désengorger la situation.
L’Algérie est sale de tous ces individus qui bloquent cet aspect de l’environnement.