Le sommet arabe, qui s’ouvre ce mardi au Caire sous la présidence de l’Égyptien Abdel Fattah al-Sissi et du roi de Bahreïn Hamad ben Issa Al Khalifa, vise à discuter d’un projet alternatif au plan controversé de Donald Trump pour Ghaza. Ce plan américain, qui propose un contrôle américain du territoire et l’expulsion de ses 2,4 millions d’habitants vers l’Égypte et la Jordanie, a été rejeté par les pays arabes, les Palestiniens et une large partie de la communauté internationale, mais salué par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Face à une guerre dévastatrice de 15 mois entre Israël et le Hamas, déclenchée le 7 octobre 2023, et une crise humanitaire majeure à Ghaza (48 397 morts selon le Hamas, 53 milliards de dollars estimés pour la reconstruction par l’ONU), les dirigeants arabes cherchent une réponse collective. L’Égypte, médiatrice avec le Qatar et les États-Unis dans les négociations de trêve, présentera un plan visant à garantir la présence des Palestiniens sur leur terre, en opposition au projet américain.
L’Algérie dénonce l’exclusion
L’Algérie, par la voix de son président Abdelmadjid Tebboune, marque une prise de distance nette vis-à-vis de ce sommet. Selon l’Agence APS, le président ne participera pas en personne, déléguant le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf pour le représenter. Cette décision reflète une profonde insatisfaction face aux irrégularités dans la préparation de la réunion. Alger dénonce une approche excluante, orchestrée par un petit groupe de pays arabes sans concertation avec les autres nations, dont l’Algérie, pourtant profondément engagée dans la cause palestinienne. Pour Tebboune, il est inacceptable que le soutien à la Palestine soit monopolisé par quelques États, alors qu’il devrait être un front uni de tous les pays arabes.
Cette posture traduit une frustration plus large : l’Algérie regrette la division qui fragilise la nation arabe à un moment où la solidarité est cruciale face aux enjeux de Ghaza. Elle critique implicitement des pays comme l’Égypte, qui, malgré son rôle de médiateur et hôte du sommet, semble avoir contribué à cette marginalisation. Fidèle à son histoire révolutionnaire et à son positionnement au sein du Mouvement des non-alignés, l’Algérie se veut une voix indépendante, refusant de se plier à une dynamique imposée par d’autres.
Engagement indéfectible pour la Palestine
Malgré l’absence du chef d’Etat au sommet, l’Algérie réaffirme son engagement indéfectible envers la Palestine. En tant que membre actuel du Conseil de sécurité de l’ONU, elle promet de continuer à porter la voix palestinienne sur la scène internationale, défendant les droits des opprimés sans chercher de reconnaissance particulière. Cette position s’aligne avec son rejet catégorique du plan Trump, perçu comme une tentative d’effacer la présence palestinienne à Ghaza au profit d’intérêts américains et israéliens. Contrairement au projet égyptien, dont les détails restent flous, l’Algérie insiste sur une mobilisation collective arabe pour un cessez-le-feu permanent, un retrait israélien complet et la levée du siège, en écho aux exigences du Hamas.
Une critique sous-jacente de la division arabe
La décision de Tebboune de ne pas assister au sommet envoie un message clair : l’Algérie ne cautionne pas une unité de façade qui masque des divisions profondes. Elle déplore que la cause palestinienne, censée être un ciment pour les Arabes, soit instrumentalisée ou diluée par des agendas nationaux étroits.
L’absence du président Tebboune au sommet du Caire n’est, de ce fait, pas un désintérêt, mais un acte de principe. Elle reflète la détermination de l’Algérie à ne pas s’associer à un processus qu’elle juge biaisé et à maintenir sa ligne souveraine en faveur d’une solidarité arabe authentique et inclusive. Face à la crise de Ghaza, Alger appelle à une réponse unifiée qui rejette les plans impérialistes et garantisse les droits inaliénables des Palestiniens, tout en déplorant que ce sommet risque de n’être qu’une nouvelle occasion manquée pour la nation arabe. Notre pays, fidèle à sa mission, continuera de défendre cette cause au niveau mondial, avec ou sans l’assentiment de ses pairs.
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