Un projet de construction d’une route reliant Tindouf, en Algérie, à Zouerate, en Mauritanie, sera lancé bientôt.
L’Algérie et la Mauritanie ont signé, ce mardi 28 décembre à Alger, un protocole d’accord pour relancer un projet vieux de plusieurs années : la construction de la route saharienne entre Tindouf et Zouérate, longue de 963 km. Située au nord du pays, Zouérate est la troisième ville de Mauritanie, célèbre par ses mines de fer.
Sami Agli, président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), a estimé que la route entre Tindouf et Zouérate, , une fois ouverte, donnera un nouveau souffle à la coopération économique et aux échanges commerciaux entre les deux pays. « Il n’est pas normal que le mauritanien achète du ciment algérien et doit passer par les ports européens pour pouvoir l’importer. Avec la nouvelle route, les produits mauritaniens peuvent arriver en moins de trois jours de Nouakchott en Algérie. Cela est valable dans l’autre sens aussi « , a-t-il noté lors d’une conférence de presse à Alger.
« La Mauritanie sera une porte pour les produits algériens vers le marché africain »
Mohamed Zein Al Abidine Ould Cheikh Ahmed, président de l’Union nationale du patronat mauritanien (UNPM) a, pour sa part, estimé que la nouvelle route entre Tindouf et Zouérate, fera entrer les relations entre les deux pays à une autre étape.
« En Mauritanie, il existe plusieurs routes qui mènent vers l’Afrique. Après l’ouverture de la nouvelle route entre Tindouf et Zouérate, , la Mauritanie sera une porte pour les produits algériens vers le marché africain. Et puis, nous ne pouvons pas accepter que l’Algérie importe du poisson d’Espagne alors qu’il est de production mauritanienne », a-t-il relevé.
La nouvelle route entre Tindouf et Zouérate, permettra, selon lui, de réduire les distances, de baisser les coûts et d’éviter de passer par les ports européens pour importer ou exporter de et vers l’Algérie ou la Mauritanie. « L’import-export sera direct dans le futur. La route va booster les échanges commerciaux entre les deux pays.
Il faut noter que les coûts du transport maritime dans le monde ont augmenté cinq fois depuis le début de la pandémie de Covid-19. Ce n’est pas le cas du transport par route « , a souligné Mohamed Zein Al Abidine Ould Cheikh Ahmed qui est également président de l’Union des Patronats du G5 Sahel (cinq pays du Sahel).
Des opportunités d’investissement en Mauritanie grace à la route entre Tindouf et Zouerate
D’après lui, la route Tindouf-Zouerate permettra à terme de faire fonctionner ou de provoquer la construction d’hôtels, de restaurants et de dépôts pour les marchandises. « Le commerçant mauritanien peut venir à Tindouf prendre sa marchandise qu’il peut transporter en 24 heures ou lieu d’attendre deux à trois mois l’arrivée des bâteaux », a-t-il noté.
Selon Sami Agli, l’Algérie et la Mauritanie peuvent développer des partenariats dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture, des services et des matériaux de construction.
« L’Algérie produit du ciment, de la brique, de la céramique…Il existe d’autres secteurs. Par exemple, les hôteliers algériens peuvent apporter leur expérience en Mauritanie sur le plan de la logistique. Le plus important est de capitaliser l’évolution. L’Algérie change en profondeur et cela est consacré dans les faits comme l’ouverture du point frontalier entre les deux pays voisins « , a-t-il relevé.
Il existe, selon Mohamed Zein Al Abidine Ould Cheikh Ahmed, beaucoup d’opportunités d’investissements en Mauritanie dans les domaines de l’élevage des ovins/bovin/camelins, des ressources halieutiques, des minerais et de l’agriculture. « Nous avons besoin d’investissement dans ces secteurs (…) L’Algérie possède une grande industrie de transformation. Nous voulons en profiter en Mauritanie surtout dans le secteur de la pêche », a-t-il dit.
