La Ligue des Etats arabes a refusé de dénoncer l’accord de normalisation entre Israël et les Emirats que les Palestiniens demandaient. Ce n’est pas une surprise, cette ligue du bavardage est sous l’emprise des monarchies arabes vassales des Etats-Unis, elle n’est même pas en mesure de rappeler son propre plan – dit le plan Abdallah – portant sur une reconnaissance de l’Etat hébreu contre la restitution des territoires palestiniens occupés en juin 1967.
La langue de bois de Hossam Zaki, secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, évoquant un « dialogue sérieux et approfondi » qui n’a pas débouché sur un « consensus » ne peut faire illusion. Certains n’aiment pas trop le mot de trahison à propos de l’accord de normalisation entre Israël et les Emirats. En réalité, la trahison n’est pas liée à cette petite forfaiture que Donald Trump veut rendre, pour des raisons purement électorales, en « évènement historique ».
Cette trahison remonte à des décennies avec l’acceptation que les Etats-Unis monopolisent le dossier et excluent de fait une action internationale dans le cadre de l’ONU. Les monarchies arabes qui ont imposé cette option, sans résistance sérieuse de la part des « républiques » arabes, ont de ce fait privé les Palestiniens de toute marge d’action et les ont livrés pieds et poings liées aux américains alors que ces derniers leur sont totalement hostiles.
C’était le cas de tous les gouvernements américains – Barack Obama a essayé d’exiger l’arrêt des colonisations avant de renoncer sous la pression d’un establishment prosioniste – et Donald Trump amplifie les choses avec plus de brutalité.
L’« Autorité palestinienne » s’est fourvoyée dans un processus de fausse négociation qui a créé une caste de «négociateurs » alors qu’Israël colonisait et menait une vaste entreprise de nettoyage ethnique. Mahmoud Abbas et les négociateurs ne pourront pas dire qu’ils n’ont pas été alerté et mis en garde sur le fait qu’ils mettaient la cause palestinienne sur une fausse route dont le prix sera élevé.
La flamme de la résistance
Aujourd’hui, Mahmoud Abbas ne peut que constater à quel point ces avertissements étaient justes; il ne peut nier que la défense d’un choix de résistance n’était pas un discours vide de sens. Il peut constater, une fois de plus, qu’il ne peut compter sur une Ligue qui est, hélas, bien conforme, à l’image de ceux qui rappellent qu’elle est d’abord une création de l’Intelligence service britannique.
Aujourd’hui, comme hier, les Palestiniens sont seuls. Il leur reviendra de trouver une sortie de l’impasse où le processus d’Oslo les a mis. La seule option qui leur reste, c’est encore cette résistance qu’ils ont entamée dans les années 30 et qui se poursuit dans un contexte particulièrement difficile.
Quelle forme cela prendra, c’est encore une fois aux Palestiniens de le décider. Mais il y a bien une flamme de la résistance à entretenir contre l’injustice et malgré la solitude et la trahison des faux frères. La résistance, Mahmoud Darwich, poète du peuple palestinien, l’a résumée de manière saisissante : « Pas d’énigme dans le secret de la résistance. Elle est populaire, voilà tout. (Ce qu’elle veut, c’est expulser l’ennemi hors de ses propres habits.) Et la résistance adhère à la population comme la peau aux os. Nul n’y est l’élève et l’autre le maître »
[…] de fois dans l’histoire, n’a-t-on accablé des peuples, du mépris et de la dévalorisation, sous ce prétexte, comme par exemple les sociétés africaines et leur oralité . Jefferson, un […]