Les pays défavorisés ne peuvent espérer accéder aux vaccins avant la fin du premier semestre 2021, explique l’Organisation mondiale de la santé (OMS) . Les travailleurs de la santé et des services sociaux de ces pays, si les programmes de fabrications des vaccins sont respectés, peuvent être vaccinés au terme du premier trimestre.
L’OMS et l’Alliance pour les vaccins (Gavi), qui ont mis en place un mécanisme pour distribuer des vaccins anti-Covid aux pays défavorisés, espèrent envoyer les premières fioles au premier trimestre 2021.
Le mécanisme Covax (Covid-19 Vaccine Global Access; accès mondial au vaccin contre le Covid-19) mis en place par l’OMS et ses partenaires « a obtenu près de deux milliards » de doses jusqu’à présent, a également déclaré vendredi le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en conférence de presse.
Cette annonce intervient alors que plusieurs pays ont lancé en grande pompe ces derniers jours leurs programmes de vaccination contre le coronavirus, comme aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.
L’OMS s’est elle fixée comme objectif de disposer de 2 milliards de doses de vaccins d’ici la fin de 2021, dans le cadre du mécanisme Covax, auquel participent actuellement 190 pays, dont 92 à revenu faible et intermédiaire. L’OMS et Gavi estiment qu’il est désormais possible de « planifier les premières livraisons de vaccins au cours du premier trimestre 2021, la première tranche de doses – suffisante pour protéger les travailleurs de la santé et des services sociaux – étant livrée au cours du premier semestre 2021 » aux pays ayant demandé des doses dans ce délai.
D’autres livraisons à tous les participants suivront au cours du second semestre, l’objectif étant de fournir des doses pour jusqu’à 20% de la population des pays participants avant la fin de l’année. Et des doses supplémentaires permettant d’atteindre des niveaux de couverture plus élevés seront disponibles en 2022.
Enfin, un système centralisé a été mis en place par les organisations partenaires pour permettre aux pays riches ayant trop de vaccins de les partager, un mécanisme souhaité notamment par la France.
Accords signés avec trois laboratoires
Ces livraisons de vaccins dépendent de plusieurs facteurs, tels que les approbations réglementaires et l’état de préparation des pays, ont toutefois averti l’OMS et ses partenaires. Des accords ont été signés jusqu’à présent avec trois laboratoires – AstraZeneca, Novavax et Sanofi-GSK – qui n’ont pas encore été autorisés par les autorités nationales. Et l’OMS a indiqué vendredi avoir signé un accord avec le géant pharmaceutique américain Johnson & Johnson portant sur 500 millions de doses du candidat-vaccin Janssen, qui n’a pas encore été autorisé.
L’OMS mène par ailleurs des discussions avec Pfizer dont le vaccin a été autorisé par plusieurs pays, dont le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Celui de Moderna, avec qui des discussions sont également en cours, est en passe de l’être aux Etats-Unis. « L’arrivée des vaccins nous donne à voir la lumière au bout du tunnel », a souligné M. Tedros. « Mais nous ne mettrons véritablement fin à la pandémie que si nous y mettons fin partout en même temps, ce qui signifie qu’il est essentiel de vacciner certaines personnes dans tous les pays, plutôt que toutes les personnes dans certains pays », a-t-il ajouté.
L’OMS et ses partenaires soulignent également que le succès de ce projet colossal dépendra également des fonds reçus. « Grâce au soutien généreux de donateurs souverains, du secteur privé et philanthropiques », le mécanisme Covax « a atteint son objectif urgent de collecte de fonds pour 2020, soit 2 milliards de dollars », mais au moins 4,6 milliards de dollars supplémentaires seront nécessaires en 2021, a indiqué le communiqué.
850 tonnes de vaccins à transporter par mois
Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), à la tête de la logistique vaccinale onusienne, se prépare à transporter jusqu’à 850 tonnes de vaccins par mois dans les 92 pays défavorisés. Ces volumes représentent plus du double du poids moyen des vaccins que l’Unicef transporte habituellement chaque mois. « Il s’agit d’une entreprise gigantesque et historique », a déclaré vendredi Henrietta Fore, directrice générale de l’Unicef. « L’ampleur de la tâche est impressionnante et les enjeux n’ont jamais été aussi élevés, mais nous sommes prêts à l’assumer. »
Les vaccins devraient être principalement expédiés en utilisant les capacités actuelles de transport de passagers et de fret, bien que des vols charters ou d’autres options de transport puissent encore être nécessaires pour certains petits pays et d’autres ayant des problèmes d’accès.