Abdul Qadeer Khan, père de la bombe atomique pakistanaise, est décédé, ce dimanche 10 octobre, à l’âge de 85 ans, emporté par la Covid-19.
Abdul Qadeer Khan, scientifique de renom, était connu par le surnom A.Q.K qui ressemble presque à un code. Diplômé en sciences à l’université de Karachi en 1960 et formé en Allemagne, aux Pays-Bas et en Belgique, il a aidé le Pakistan à avoir la bombe atomique, la première pour un pays musulman, après avoir travaillé dans un laboratoire de recherche à Amsterdam.
En 1974, il crée, soutenu par le Premier ministre Zulfikar Ali Bhutto, un centre de recherche et de production d’uranium enrichi à Kahuta, non loin d’Islamabad. Il dirige le Khan Research Laboratories (KRL) et aide son pays à se procurer du matériel pour l’enrichissement nucléaire auprès de fournisseurs allemands et suisses.
Il travaille sur les centrifugeuses dont il connaît tout. Au début des années 1980, la Chine, inquiète par la volonté de l’Inde voisin de devenir un puissance nucléaire, fournit au Pakisan « le mode d’emploi » complet d’une bombe atomique.
Le Pakistan rejoint le « club nucléaire » en 1998
Les six premiers essais nucléaires commencent en septembre 1986 avant d’aboutir en mai 1998 avant la fabrication de la bombe permettant au Pakistan de rejoindre le club nucléaire qui regroupe un nombre restreint de pays.
Le scientifique est accusé ensuite par les occidentaux de fournir d’une manière illégale « des technologies atomiques » et des « plans d’armes atomiques » à l’Iran, à la Corée du Nord, à l’Irak et à la Libye.
Les israéliens développent une propagande présentant le Dr.Khan comme « un voyou », « un cupide » et « un danger » pour la sécurité mondiale. Abdul Qadeer Khan, qui échappe à des attentats, est sanctionné par les Américains, au début des années 2000 à travers ses entreprises. Le magazine Time, réputé proche de Tel Aviv, a consacré une Une au Dr. Khan, le présentant comme « un marchand de la menace ». Au Pakistan, Abdul Qadeer Khan est considéré comme un héros national, sa mort a provoqué une vague de tristesse dans le pays.