Les prix du pétrole poursuivent leur augmentations sur les marchés. Le patron de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol, a dit ce 24 novembre « espérer » que les pays producteurs de l’Opep+ prendraient lors de leurs prochaines réunions « les mesures nécessaires » pour ramener les cours du pétrole à un « niveau raisonnable ».
« J’espère vraiment que, lors de leurs prochaines réunions, (…) ils prendront les mesures nécessaires pour rassurer le marché pétrolier et aider les prix à revenir à des niveaux raisonnables », a-t-il précisé lors d’une conférence de presse, soulignant que le niveau actuel des cours de l’or noir faisait « porter un fardeau aux consommateurs », notamment dans les pays émergents.
Depuis plusieurs années, les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Arabie saoudite en tête, et leurs dix alliés menés par la Russie via l’accord Opep+ limitent leur production afin de soutenir les cours. Ces pays ont commencé à rouvrir très progressivement le robinet au cours des derniers mois, malgré la reprise des cours et l’insistance des pays consommateurs pour un geste plus important.
Le cours du baril, qui était tombé sous les 20 dollars au plus fort de l’épidémie, n’a depuis cessé de grimper jusqu’à retrouver le niveau de ses pics de fin 2018. Il évolue aujourd’hui autour de 80 dollars.
Le chef de l’AIE a par ailleurs « pris note » de la décision des États-Unis et d’autres pays dont la Chine de puiser dans leurs réserves stratégiques d’or noir pour tenter de faire baisser les prix. Le président américain a annoncé mardi une « initiative majeure »: mettre en circulation 50 millions de barils prélevés sur les réserves stratégiques de Washington, la plus importante quantité jamais puisée.
Les États-Unis ont fait savoir que la Chine se joignait à cette initiative, tout comme l’Inde, le Japon, la Corée du Sud ou encore le Royaume-Uni, mais sans guère donner de détails. Pékin a confirmé mercredi, sans donner de volume ni de date. « Nous reconnaissons que la hausse des prix place un fardeau sur les épaules des consommateurs dans ces pays mais aussi dans plusieurs pays émergents », a dit M. Birol, affirmant que cela mettait « une pression supplémentaire sur l’inflation dans une période de reprise économique encore inégale et sujette à un certain nombre de risques ».
Il a affirmé comprendre les raisons de cette décision, mais précisé que ce n’était en aucun cas « une réponse collective de l’AIE ». Une telle réponse collective n’est envisagée qu’en cas de « disruption majeure de l’offre de pétrole », a-t-il ajouté, rappelant que cela avait été le cas trois fois au cours des trois dernières décennies: avant la première guerre du Golfe en 1991, après le passage de l’ouragan Katrina dans le golfe du Mexique en 2005 et au moment de la guerre civile en Libye en 2011.