Sahara Occidental: le Polisario bombarde la zone de Guerguerat, Rabat minimise

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Sahara Occidental: le Polisario bombarde la zone de Guerguerat, Rabat minimise
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Le Front Polisario a bombardé samedi soir la zone tampon de Guerguerat, au Sahara occidental. Une attaque qualifiée de « guerre de propagande » par Rabat qui occupe les territoires sahraouis depuis le retrait des Espagnols en 1975.

« L’armée sahraouie a lancé quatre missiles en direction de la brèche illégale de Guerguerat et ses environs », a indiqué l’agence de presse sahraouie SPS dans un communiqué citant un chef militaire sahraoui. Le communiqué fait état également d’attaques le long du mur de sécurité qui sépare les combattants sahraouis des forces marocaines dans ce territoire désertique disputé entre Rabat et les Sahraouis.

Dans une déclaration à l’Agence de presse française qui parle pour la première fois des combats qui se déroule entre les deux parties, un haut responsable marocain a soutenu qu' »il y a eu des tirs de harcèlement à proximité de la zone de Guerguerat, mais cela n’a pas touché l’axe routier, le trafic n’a pas été perturbé ». « Ça s’inscrit dans un cycle de harcèlement depuis plus de trois mois » et « cela dure depuis un certain temps, il y a une volonté de créer une guerre de propagande, une guerre de médias, sur l’existence d’une guerre au Sahara », mais « la situation est normale », a-t-il assuré.

Dans des enregistrements audio qui circulent sur YouTube, des témoignages de camionneurs évoquent trois ou quatre tirs de missiles et avoir entendu les bombardements près de la station d’essence du poste-frontière de Guerguerat. L’un deux dit avoir été tout près des missiles. Un autre routier précise que « tous les camions sont partis car ils ont eu très peur ». Ces témoignages n’ont pu être authentifiés de source indépendante.

Refusant de reconnaitre la guerre qui se déroule depuis le 13 novembre dans cette partie du Sahara Occidental, le haut responsable marocain, évoque « une volonté de créer une guerre de propagande sur l’existence d’une guerre au Sahara ».

Lutte armée

Le Polisario se dit « en état de guerre de légitime défense » depuis que le Maroc a envoyé en novembre des troupes à l’extrême sud du territoire pour chasser les sahraouis qui bloquait la seule route vers la Mauritanie voisine. Les troupes marocaines sont restées depuis déployées dans la zone démilitarisée sous contrôle de la force d’interposition de l’ONU.

Pour justifier leur violation des accords de cessez-le-feu signées en 1991, les Marocains affirment vouloir « sécuriser le trafic routier » sur cet axe commercial menant vers l’Afrique de l’Ouest.

Le Front Polisario conteste ce passage routier qu’il qualifie de « brèche illégale » contraire à l’accord de cessez-le-feu signé sous l’égide de l’ONU.

Le Sahara occidental, faut-il le rappeler, est considéré comme territoire non autonome par l’ONU.

Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination selon l’accord de cessez-le-feu signé par les deux parties il y a trente ans alors que le Maroc, qui occupe les deux tiers de ce vaste territoire désertique, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté.

Les négociations menées par l’ONU et impliquant le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie, sont suspendues depuis mars 2019.

En dépit de la reprises des armes, le Polisario se dit prêt à reprendre les pourparlers mais exclut toute trêve, échaudé par 30 ans de statu quo. « Par le passé, nous avons accordé toute notre confiance à la communauté internationale et avons arrêté le combat armé de manière définitive. Nous avons attendu 30 ans. Trente ans de promesses non tenues, de tergiversations et d’attente intenable », a déploré cette semaine un haut responsable du ministère sahraoui de la Sécurité, Sidi Ould Oukal. « Nous sommes prêts à négocier. Nous sommes prêts à toute médiation. Mais en même temps, nous maintenons la lutte armée sur la base de l’expérience passée », a expliqué M. Ould Oukal.

Le Maroc, encouragé par la reconnaissance par le président américain sortant Donald Trump d’une souveraineté marocaine sur la totalité du territoire disputé, ne parle plus que de son fameux projet de l’autonomie.

La reconnaissance américaine, rappelons-le, était tributaire à une normalisation diplomatique entre le Maroc et Israël. Elle est, également, assortie d’une enveloppe de trois milliards de dollars (2,4 milliards d’euros) pour le « soutien financier et technique de projets d’investissements privés » au Maroc y compris dans les territoires sahraouis.

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