Les résultats préliminaires de l’élection présidentielle du 7 septembre continuent de susciter de vives contestations. Deux candidats à cette échéance, Abdelaali Hassani Cherif du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et Youcef Aouchiche du Front des forces socialistes (FFS), ont déposé mardi des recours devant la Cour constitutionnelle, remettant en cause la validité des résultats annoncés par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).
La Cour constitutionnelle en action
Selon Ahmed Ibrahim Boukhari, Directeur général des affaires juridiques et de la justice constitutionnelle par intérim, la Cour constitutionnelle a rapidement constitué deux groupes de travail pour analyser les recours déposés par les deux candidats. Ces groupes se penchent actuellement sur les procès-verbaux de centralisation des votes, en attendant la réception des PV finaux concernant la communauté nationale établie à l’étranger. Conformément aux délais légaux, la Cour dispose de dix jours pour proclamer les résultats définitifs.
Les arguments de Youcef Aouchiche
Youcef Aouchiche, qui a officiellement déposé son recours mardi 10 septembre, a exprimé des doutes quant à l’intégrité des résultats. Selon lui, des « contradictions » sont apparues entre les procès-verbaux des délégués locaux et les chiffres annoncés par l’ANIE. Il a réclamé une enquête approfondie pour éclaircir ces zones d’ombre et a demandé que des sanctions juridiques soient prises à l’encontre des responsables des altérations présumées.
Cette démarche s’inscrit dans la continuité des inquiétudes soulevées par les directions de campagne des trois candidats, qui avaient déjà publié un communiqué commun pour dénoncer les « imprécisions » et « incohérences » des résultats provisoires.
Abdelaali Hassani Cherif dépose également un recours
De son côté, Abdelaali Hassani Cherif, second candidat à contester les résultats, s’est rendu mardi à la Cour constitutionnelle pour déposer son propre recours. Accompagné de son directeur de campagne, Ahmed Sadouk, il a réaffirmé que les chiffres avancés par l’ANIE étaient « imprécis » et ne correspondaient pas aux procès-verbaux obtenus par le MSP dans les wilayas. Lors de sa conférence de presse de lundi, il avait déjà exprimé son intention de saisir la Cour constitutionnelle.
M. Hassani Cherif a réitéré sa confiance dans les institutions pour rectifier les erreurs commises lors de l’annonce des résultats, en apportant à son recours plusieurs documents, dont des procès-verbaux de dépouillement qui contrediraient les chiffres officiels.
Une remise en cause globale de l’ANIE
Ces contestations, bien que menées séparément par chaque candidat, convergent vers une critique généralisée de la gestion du scrutin par l’ANIE. La pression sur l’institution grandit alors que les candidats et leurs soutiens continuent de pointer des failles dans la transparence et la rigueur des opérations électorales. Reste à savoir si la Cour constitutionnelle, qui doit rendre son verdict dans les jours à venir, apportera les réponses attendues pour clarifier la situation.