La campagne électorale pour le scrutin présidentiel anticipé du samedi 7 septembre 2024 débute ce jeudi 15 août. Elle doit se dérouler pendant trois semaines pour prendre fin le 3 septembre.
Mohamed Charfi, président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), a déclaré, ce mercredi 14 août, lors d’une conférence de presse, que son institution « accompagnera la campagne électorale à plusieurs niveaux en coordination avec les organes habilités, « en veillant au suivi du déroulement des meeting conformément aux dispositions légales, et à l’égalité des plages horaires d’intervention des candidats dans les médias audiovisuels ».
« L’ANIE a reçu 87 demandes d’accréditation de la presse étrangère pour couvrir l’élection présidentielle, dont 50 ont été examinées et 27 acceptées. Les commissions de l’ANIE à l’étranger, déployées dans différentes régions pour encadrer le corps électoral, au nombre de 117, sont réparties sur 18 en France, 30 dans le reste des pays européens, 22 dans les pays arabes, 21 en Afrique, et 26 en Asie et en Amérique », a-t-il détaillé, cité par l’APS.
Selon l’ANIE, le nombre des électeurs algériens à l’étranger est de 865.490, dont 45% femmes et 55% hommes. Globalement, ils sont 24.351.551 inscrits sur les listes électorales , avec 23.486.061 électeurs à l’intérieur du pays, dont 47 % de femmes et 53 % hommes. Les moins de 40 ans constituent 36% du corps électoral à l’intérieur du pays.
Le candidat Abdelmadjid Tebboune soutenu par plusieurs partis
Trois candidats participent à l’élection présidentielle anticipée. Le président sortant Abdelmadjid Tebboune se présente en tant que candidat indépendant pour un second mandat. Il est soutenu par plusieurs partis dont le Front El Moustakbel, le Rassemblement national démocrarique (RND), le Front de libération national (FLN) et le mouvement Al Bina. Youcef Aouchiche se présente sous les couleurs du Front des forces socialistes (FFS, gauche), marquant un retour de ce parti à la participation aux élections en Algérie, après des années d’absence ou de boycott. La dernière participation du FFS à l’élection présidentielle remonte à 1999 avec la présence de son président historique, Hocine Aït-Ahmed.
Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) marque également un retour à l’élection présidentielle. Ce parti islamiste a été aussi représentée par son président historique en 1995, Mahfoud Nahnah. En 2024, Hassani Cherif Abdelaali est candidat au nom du MSP. C’est la première fois que l’élection présidentielle se déroule sans participation de candidates. Louisa Hanoune, qui a participé aux scrutins présidentiels de 2004, de 2009 et de 2014, a annoncé son retrait avant la fin de l’opération de collecte de signatures. Le Parti des Travailleurs (PT, gauche) a évoqué « des obstacles » qui ont entravé la campagne de collecte de parrainage pour la candidate. « La décision de non-participation au scrutin du 7 septembre est une anticipation sur notre exclusion quasiment annoncée », a souligné le PT.
Les directeurs de campagne désignés
Les trois candidats ont désigné leurs directeurs de campagne. Brahim Merad a été mis en congé spécial en tant que ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales pour diriger la campagne d’Abdelmadjid Tebboune alors qu’Abdelaali Hassani Cherif a choisi le député Ahmed Sadok pour la direction de campagne.
L’ancien député et universitaire Djamel Baloul a été désigné par Youcef Aouchiche comme directeur de campagne.
Dans les médias, les candidats ont un temps de parole de six minutes pour chaque intervention dans les médias publics (expression directe). L’ANIE a, pour rappel, publié un arrêté fixant « les modalités et procédures d’accès aux médias audiovisuels et de couverture médiatique des activités des candidats à la Présidentielle ».
« L’arrêté concerne tous les médias audiovisuels publics et privés de droit algérien disposant d’une autorisation légale, de même que les autres médias audiovisuels privés, dont les programmes sont diffusés légalement depuis l’Algérie, y compris l’activité audiovisuelle en ligne », est-il indiqué dans le texte. Un texte qui a fixé également les modalités de couverture médiatique des activités des candidats par la presse écrite et électronique
Pour leur campagne, les candidats peuvent utiliser tous les espaces sauf les écoles, les centres de formation et d’enseignement, les administrations publiques et les lieux de culte.
Ouvrir un compte bancaire pour le financement de la campagne
Selon la loi organique relative au régime électoral, les candidats à l’élection présidentielle doivent ouvrir un compte de campagne électorale et désigner un trésorier, qui est tenu de transmettre les coordonnées du compte bancaire à la commission de contrôle du financement de la campagne électorale qui relève de l’ANIE.
« La campagne électorale est financée au moyen de ressources provenant de la contribution des partis politiques, de l’apport personnel du candidat et des dons en numéraire ou en nature provenant des citoyens personnes physiques. Ces règles interdisent à tout candidat de recevoir, d’une manière directe ou indirecte, des dons en espèce, en nature ou toute autre contribution, quelle qu’en soit la forme, provenant d’un Etat étranger ou d’une personne physique ou morale de nationalité étrangère », a indiqué l’agence APS.