Le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé, samedi 5 octobre, qu’une enquête sera ouverte sur les cafouillages provoqués par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) lors de l’annonce des résultats de l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre 2024.
« Par respect à la volonté des trois candidats à l’élection présidentielle, nous avons ordonné l’ouverture d’une enquête. Il s’agit d’investigations précises pour clarifier les choses, savoir ce qui s’est passé, connaître mieux les comportements personnels ayant provoqué cette situation. Il s’agit de bien traiter les choses car nous nous acheminons vers des élections plus compliquées, les élections locales et législatives, avec des milliers de candidats. Si la machine n’est pas suffisamment à la hauteur, il faut faire des révisions », a déclaré Abdelmadjid Tebboune lors d’une rencontre avec la presse nationale, diffusée samedi 5 octobre, au soir.
« Les résultats de l’enquête seront annoncés car il y a de l’intérêt de la part de l’opinion publique. Si nous constatons que la faille est au sein même de l’institution, un redressement sera fait de la situation. Si cette faille est au niveau des personnes, elles seront mises à leur véritable place au sein de l’institution. Je ne juge personne tant que l’enquête n’est pas terminée. L’ANIE est une institution constitutionnelle et un des piliers de la démocratie et de l’honnêteté des élections en Algérie. Parfois, les hommes ne sont pas à la hauteur de l’institution et à la hauteur de ce qui est exigé sur le plan constitutionnel », a-t-il ajouté.
Tebboune a rappelé avoir signé une déclaration commune pour critiquer l’action de l’ANIE avec les deux autres candidats à l’élection présidentielle, Abdelaali Hassani Chérif, du Mouvement de la société pour la paix (MSP), et Youcef Aouchiche du Front des forces socialistes (FFS).
Un dialogue national fin 2025 début 2026
Le chef de l’Etat a annoncé qu’un dialogue national sera mené durant son deuxième mandat. « Là, il y a des priorités nationales comme celles de sauver l’économie nationale et d’immuniser l’Algérie des fluctuations économiques ou autres que connaît le monde actuellement. Après, on passe à la construction d’une véritable démocratie, pas celle de l’insulte, du doute et de la provocation des troubles. J’ai rencontré les partis représentés au sein des assemblées élues. Nous avons entamé un dialogue que nous allons élargir », a-t-il déclaré.
Le dialogue vise, selon lui, à écarter certaines incompréhensions. « Certains parlent de prisonniers d’opinion. J’ai demandé à ce qu’on me donne un nom lors de ma rencontre avec les partis. Personne n’est à l’abri de poursuites pénales quelle que soit sa qualité. Nous devons respecter les institutions, lutter contre l’extrémisme d’où qu’il vienne des appareils de l’Etat ou des individus ou des partis. Le dialogue, le dialogue et encore le dialogue pour protéger notre pays des ingérences étrangères. Lorsque le dialogue sera installé, nous entamerons des questions sérieuses », a détaillé Tebboune.
Il a évoqué la préparation de certains textes de loi. « Aucun pays ne peut être démocratique ou connaître un progrès économique sans syndicat. Les droits des travailleurs doivent être garantis. La loi fait la différence entre un syndicat et un parti. Nous sommes passés par une période où il y avait un mélange. Je m’engage à revoir la loi sur les partis avec les partis. Nous devons définir le rôle d’un parti au sein de la République démocratique et populaire », a-t-il noté.
Il a évoqué aussi la révision des lois sur les communes et les wilayas. « Le dialogue sera l’aboutissement de ce processus, après la révision des lois ayant un lien avec les appareils de l’Etat, un Etat moderne. Les avis de l’opposition sont les bienvenus sur ces lois. Ce dialogue aura lieu vers la fin 2025 début 2026. Il faut bien le préparer. Ce n’est pas un festival où des accusations seront proférées ou des tribunes d’exhibition de muscles seront utilisées », a prévenu Tebboune.