Le prince Philip est mort à l’âge de 99 ans annonce la famille royale. Le duc d’Edimbourg était marié à la reine Elisabeth II, la reine d’Angleterre depuis 1947. Il s’est éteint « paisiblement » vendredi matin « au Château de Windsor », est-il écrit dans le communiqué du palais Buckingham.
Le prince Philip est mort vendredi matin à l’âge de 99 ans, a annoncé le palais de Buckingham. Il était l’époux d’Elisabeth II, la reine d’Angleterre pendant 73 ans. « C’est avec un profond chagrin que sa majesté la reine annonce la mort de son époux bien aimé le prince Philip, duc d’Edimbourg », selon un communiqué du Buckingham, précisant que le prince Philip, qui avait été hospitalisé récemment, est mort « paisiblement ce (vendredi) matin au château de Windsor ».
Le prince Philip, un mari dévoué
« Mon premier, second et ultime emploi est de ne jamais laisser tomber la reine », avait-il expliqué à son secrétaire particulier, Michael Parker, juste après son mariage, en 1947. Un dévouement auquel Elizabeth II avait rendu hommage, confiant publiquement qu’il avait été sa « force » et son « soutien ».
Et pourtant, le prince Philip s’est longtemps heurté aux arcanes policés de la famille royale britannique avec son tempérament autoritaire, mais aussi ses plaisanteries douteuses voire des dérapages racistes.
Une carrière militaire avortée
Le prince Philip est né à Corfou le 10 juin 1921, avec les titres de Prince de Grèce et du Danemark. A 18 mois, son oncle, roi de Grèce, est contraint d’abdiquer, et son père est banni du pays après la guerre gréco-turque. Avec ses parents et ses quatre sœurs, Philip fuit à bord d’un navire de l’armée britannique. Il est envoyé dans un pensionnat en Ecosse et ne reverra sa famille qu’à de rares occasions.
A partir de 1939, il fait ses classes dans l’armée britannique. Il y découvre sa vocation et y rencontre pour la première fois la princesse Elizabeth. Il sert dans la marine pendant la Seconde Guerre mondiale. Il se distingue rapidement et devient l’un des plus jeunes lieutenants de la Royal Navy, promis à une brillante carrière. Il se fiance après la guerre à Elizabeth. Leur union est célébrée le 20 novembre 1947.
En 1952, la mort du roi George VI propulse Elizabeth sur le trône. Au cours de la cérémonie de couronnement, il fait le serment d’être « l’homme lige » de la reine, et devient à jamais le second de son épouse. Il est contraint de mettre un terme à sa carrière militaire, un déchirement. « C’était frustrant, je venais d’être promu commandant », reconnaîtra-t-il plus tard. « La partie la plus intéressante de ma carrière navale venait seulement de commencer ».
« Je suis un pragmatique »
Volontiers ironique, il se construit une réputation de gaffeur, à coups de dérapages racistes et de blagues douteuses.
Chef de famille quand son épouse est cheffe d’État, il entretient une relation notoirement compliquée avec l’aîné de ses quatre enfants, le prince Charles, souvent interprétée comme une répercussion de sa propre enfance, dénuée d’affection parentale. « Charles est un romantique, je suis un pragmatique », concède-t-il à son biographe Gyles Brandreth. « Cela signifie que nous voyons les choses différemment ».
Mais la famille royale lui sait gré de son infatigable engagement en faveur de la monarchie. « Il est incroyable. Il a été présent toutes ces années, c’est notre roc », avait salué sa petite-fille, la princesse Eugénie.
Il avait pris sa retraite publique depuis quatre ans
Détenteur du record de longévité des conjoints des souverains au Royaume-Uni, le prince Philip avait pris sa retraite publique en 2017, à l’âge de 96 ans, après avoir honoré son 22.219e et dernier engagement solo : passer en revue une parade des Royal Marines, dont il était le général en chef.
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