La chambre d’accusation près la Cour d’Alger doit réexaminer l’affaire du général-major à la retraite, Ali Ghediri, en détention provisoire depuis le 13 juin 2019. La Cour suprême a rejeté les décisions et les qualifications des faits retenus par cette chambre contre l’ex-candidat à la présidentielle d’avril 2019. « La Cour suprême a considéré que l’accusation retenue est injustifiée, sans justificatifs. La date du réexamen n’a pas encore été fixée », affirme Me. Aouicha Bekhti, membre du collectif.
La Cour suprême a cassé la décision de la chambre d’accusation d’Alger de maintenir le délit de « participation en connaissance de cause à une entreprise de démoralisation de l’armée ayant pour objet de nuire à la défense nationale », passible de 5 à 10 ans de réclusion par l’article 75 du code pénal. Le chef d’accusation de « réunion de documents et d’informations et leur mise à la disposition d’agents étrangers », des prérogatives du tribunal criminel, a été abandonné en juin 2020, faisait savoir Me. Bourayou.
Le dossier de Ali Ghediri est ainsi renvoyé devant la même juridiction mais auprès d’une autre composition pour un nouvel examen.
« La Cour suprême a donné raison au collectif des avocats, qui s’est pourvu en cassation contre la décision de la chambre d’accusation de la Cour d’Alger », poursuit Me. Bekhti. Plusieurs médias ont avancé le 17 janvier 2021 comme comme date du réexamen mais la même source fait savoir que celle-ci n’a pas encore été fixée. « Cela pourrait être le dimanche 17 ou le mercredi 20 janvier 2021 », a-t-elle déclaré.
Un non-lieu ou un procès au tribunal
La même avocate a fait preuve de son optimisme. Si le réexamen aboutit à l’abandon de cette seconde charge, un non-lieu sera prononcé dans cette affaire.
Dans le cas contraire, l’affaire sera renvoyée devant un tribunal.
En début d’année, Ali Ghediri avait refusé « la liberté provisoire », clamant son innocence et exigeant le rétablissement de tous ses droits. «Tout ce que j’ai subi durant mon confinement politique à la prison d’El Harrach a une seule source et une seule cause, à savoir ma candidature à l’élection présidentielle de 18 avril 2019, criminalisée volontairement sur la base de mon programme électoral», a-t-il écrit dans une lettre, l’été 2020.
La même période, il suspendait une grève de la faim entamée en prison, où il a contracté le coronavirus.
Admis à la retraite en 2015, Ali Ghediri était directeur central des personnels au sein du ministère de la Défense nationale. Après avoir publié plusieurs écrits dans la presse, il avait annoncé officiellement sa candidature à l’élection présidentielle en décembre 2018 et avait sollicité l’avocat Mokrane Ait Larbi pour diriger sa campagne.
La présidentielle d’avril 2019 a été annulée en raison de la forte contestation populaire à l’époque.