3e jour du procès des Kouninef: Plus de 186 milliards Da de crédits bancaires sans garanties

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3e jour du procès des Kouninef: Plus de 186 milliards Da de crédits bancaires sans garanties
3e jour du procès des Kouninef: Plus de 186 milliards Da de crédits bancaires sans garanties
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Le tribunal de Sidi M’Hamed d’Alger s’est intéressé, ce samedi 12 septembre, au troisième jour du procès des frères Kouninef, aux nombreux crédits bancaires que les 45 filiales du groupe Kou.G.C ont obtenu pendant plusieurs années.

Le représentant juridique de Kou.G.C (désigné après la mise en détention des trois frères Kouninef en avril 2019) a déclaré au juge qu’il n’était pas au courant du montant des crédits obtenus auprès de banques publiques. Le représentant juridique de la SARL Tracs, spécialisée en travaux publics, a également répondu qu’il n’était pas au courant des crédits obtenus par cette société gérée par Tarik Noah Kouninef.

La juge a indiqué que SARL Tracs a bénéficié de 92 milliards centimes de crédits bancaires. Son représentant a reconnu que cette société était inactive. Mobilink, autre filiale du groupe Kouninef, a également bénéficié d’un crédit d’une valeur de 3.66 milliards de Da de la BADR

Le représentant du Trésor public réclame la saisie de tous les biens des Kouninef à l’étranger

L’avocat Zakaria Dahlouk, constitué pour défendre le Trésor public, en tant que partie civile, a révélé devant le tribunal que les sociétés des frères Kouninef ont bénéficié globalement de 186 milliards de dinars et de 30 millions de dollars (presque 16 milliards de dinars) de crédits bancaires et d’aides du FNI (Fonds national d’investissement) sans présenter de garanties. Des crédits qui, selon lui, n’étaient pas justifiés.

Idem pour « les indus privilèges » évalués à 75 milliards de dinars à travers l’annulation des taux d’intérêt sur les crédits obtenus et la réduction de la TVA. « Le préjudice causé au Trésor public est énorme. Les frères Kouninef se seront rendus coupables de faits graves en ce sens que sous couvert d’investissements, ils ont obtenu des crédits bancaires avec la seule idée de convertir l’argent en devise et le transférer à l’éranger . Il s’agissait d’un pillage systématique des fonds publics », a-t-il accusé.

Zakaria Dahlouk a réclamé la saisie de tous les biens de la famille Kouninef à l’étranger et un dédommagement de 75 milliards de dinars pour « les indus privilèges », de 186 milliards de dinars pour les crédits bancaires injustifiés et de 16 milliards de dinars pour les fonds transférés à l’étranger.

Algérie Télécom réclame 500 milliards de centimes

Partie civile aussi, Algérie Télécom, qui a été forcée de verser 2.80 milliards de Da de dédommagement au groupe Kouninef en 2017 suite à des pressions politiques, a réclamé le versement de 5 milliards de DA d’indemnisations. Son représentant a rappelé que Mobilink, filiale du groupe Kou.G.C, a signé un contrat avec Algérie Télécom, en 2004, pour l’installation de cabines de téléphonie fixe (Oria).

Selon lui, aucune étude de faisabilité n’a été faite pour ce projet qui n’a jamais démarré. Mobilink a, pour rappel, accusé d’Algérie Télécom de n’avoir pas « respecté ses engagements contractuels ». Le représentant de l’Entreprise du Port d’Alger (EPA) a également demandé une indemnisation. Il a rappelé que le groupe Kouninef, à travers Cogral (corps gras), a bénéficié d’une assiette foncière de 7000 m² sans lancer de projet. « Le groupe a voulu avoir ce terrain sous la main et empêcher les autres investisseurs de s’y intéresser. Cela a causé beaucoup de pertes à l’EPA. Nous réclamons nos droits », a précisé l’avocat.

« Les représentants de Sonelgaz n’ont pas défendu les intérêts du groupe« 

Entendu en tant que témoin, Mohamed Chikhaoui, ancien directeur général de la Compagnie de l’Engineering de l’electricité et du gaz (CEEG), filiale du groupe Sonelgaz, a révélé que le groupe Kouninef a obtenu 7 marchés pour des l’extensions de lignes électriques de haute tension et la construction de centrales électriques à travers le pays. Il a parlé de projet à Oum El Bouaghi, Batna, Jijel et Béjaia.

« Il y a des contrats qui remontent à 2006 et le groupe Kouninef n’a pas respecté les délais d’exécution des travaux. Malgré cela, le groupe a bénéficié d’autres marchés en 2016 et en 2017. Le montant des marchés dépasse les 14 milliards de centimes, obtenus au gré à gré. Le groupe n’a payé aucune indemnité de retard, zéro! . Les représentants de Sonelgaz n’ont pas défendu les intérêts du groupe public. Ils sont responsable de la perte de l’argent public », a-t-il déclaré provoquant la colère des avocats des Kouninef. 

Mohamed Chikhaoui a été démis de ses fonctions en août 2019 après avoir communiqué aux services de sécurité chargés de l’enquête les dossiers impliquant les Kouninef.

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