Procès Mahieddine Tahkout : Transport universitaire, montage automobile et autres affaires

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Saisie des biens dissimulés de Tahkout d'une valeur de 1000 milliards de centimes
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Le procès Mahieddine Tahkout a repris, ce lundi 6 juillet 2020, après un premier report, le 1 juillet dernier, à la demande des avocats. Réputé proche du cercle de l’ex président Abdelaziz Bouteflika, l’homme d’affaires, en détention provisoire depuis le 11 juin 2019, est poursuivi avec les autres co-accusés pour, entre autres, « obtention de privilèges, d’avantages et de marchés publics en violation de la législation », « blanchiment d’argent », « abus de fonction », « dilapidation de deniers publics »….

Dans l’arrêt de renvoi, il est relevé que l’homme d’affaires est poursuivi avec son fils et ses deux frères pour obtention de privilèges de la part de l’Office national des oeuvres universitaires (ONOU, ex-COUS) et de cadres du ministère des Transports dans l’affaire des oeuvres universitaires (les fameux bus oranges de Tahkout). Sont cités à comparaître dans l’affaire, deux anciens ministres des Transports Amar Ghoul et Abdelghani Zâalane.

Tahkout est accusé aussi d’avoir bénéficié de privilèges de la part de cadres du ministère de l’Industrie dans l’affaire de la société CIMA-Motors et de l’usine TMC (Tahkout Manufacturing Compagny) de montage de véhicules de Tiaret. D’où la convocation des anciens ministres de l’Industrie Abdesselam Bouchouareb (en fuite à l’étranger) et Youcef Yousfi.

Les deux anciens Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia sont également cités dans l’affaires. Ils auraient avantagé Tahkout pour son usine de montage de véhicules. En tout 45 personnes sont poursuivies dans l’affaire, 19 ont été mis sous mandat de dépôt, 7 sous contrôle judiciaire et 19 laissées en liberté. Après l’ouverture du procès, les avocats ont demandé le transfert du procès vers le tribunal de Dar El Beida où la salle d’audience est plus grande.

Ils ont invoqué les considérations de respect des mesures de précaution sanitaire. Le tribunal n’a pas accédé à cette demande. Auditionné, Ahmed Ouyahia a d’abord parlé de son état de santé qui se serait dégradé ces dernières semaines et a, ensuite, précisé que le choix d’encourager le montage automobile en Algérie était lié au souci des pouvoirs publics de limiter l’importation de voitures et d’économiser la devise.

Affaire des véhicules sans pneus

Ouyahia a nié avoir une relation avec l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout. En mars 2017, Mahieddine Tahkout était au coeur d’un polémique après la publication de photos montrant des véhicules de marque Hyundai importés de Corée déjà assemblés et sans pneus, ce qui supposait que l’usine de Tiaret ne faisait pas le montage automobile tout en profitant des avantages fiscaux de l’Etat.

Tahkout a réagi en déclarant à la presse qu’il était la cible de « lobbies », « des ennemis du succès » et que l’usine de Tiaret fonctionnait selon le système du SKD, « le plus simple et le plus adapté à notre pays ». La commission d’enquête envoyée par le ministère de l’Industrie n’a curieusement rien trouvé à l’usine de Tiaret.

A l’époque, Abdesselam Bouchouareb, réputé proche de Tahkout, était ministre de l’Industrie. En novembre 2016, Tahkout a bénéficié d’une usine à El Baydah pour la construction d’une unité de fabrication de pièces détachées de la marque chinoise DFSK. L’usine était destinée à l’origine pour la production de chaussures.

Cette usine n’a jamais démarré. Fin avril 2020, l’usine de Tiaret, à l’arrêt, a lancé un plan social pour réduire les effectifs en privilégiant les départs volontaires des salariés.

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