Le PT boycotte les législatives, Louisa Hanoune fustige Nidaa el Watan

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Le PT boycotte les législatives, Louisa Hanoune fustige Nidaa el Watan
Le PT boycotte les législatives, Louisa Hanoune fustige Nidaa el Watan
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Le Parti des Travailleurs a annoncé sa décision de boycotter les élections législatives du 12 juin prochain. L’annonce a été faite ce lundi 15 mars 2021 par la Secrétaire générale du parti, Louisa Hanoune, qui estime que « les résultats de ces élections sont connus d’avance » et que ce scrutin « n’offre pas une atmosphère de concurrence ».

Lors d’une conférence de presse animée ce lundi 15 mars 2021 au siège du parti, clôturant la première session des travaux du comité central (CC) du PT, tenue le 13 et 14 mars, Louisa Hanoune a estimé que ces élections « sont un rendez-vous pour mettre fin au multipartisme en Algérie, dont les résultats sont connus ».

Le comité central estime que la situation des droits socio-politiques, la fermeture du champ médiatique, entre autres, « ne réunissent pas les conditions d’une concurrence ».

« Ces élections font partie intégrante du processus électoral qui a été imposé au peuple après la démission de l’ancien président (Abdelaziz Bouteflika en avril 2019, , NDLR) », estime le PT, qui poursuit que ces législatives « ne mettront pas fin aux souffrances épuisantes de la majorité du peuple et ne sont pas une de ses revendications ».

Louisa Hanoune a également réagi à la nouvelle Constitution, qui « comporte des articles très dangereux, impliquant l’assemblée populaire nationale (APN) dans des décisions tout aussi dangereuses, à l’image de la participation de l’armée algérienne au delà des frontières.

Dressant un bilan de la situation du pays depuis le début de l’épidémie et sa gestion par le gouvernement actuel, Louisa Hanoune évoque un « effondrement socio-économique » avec des « atteintes aux libertés individuelles et collectives ».

Louisa Hanoune fustige Nidaa El Watan sans le nommer

Elle a aussi évoqué, durant cette conférence, le retour du mouvement populaire depuis le 22 février 2021. « Considérant que la révolution est un processus qui évolue dans la forme et le contenu, ne pas tenir compte des questions socio-économique, des privations, de la misère qui se propage et de la détresse sociale, des politiques de désertifications sociales et économiques, voire empêcher que ces questions s’expriment dans les marches, est un facteur de démobilisation et de démoralisation des troupes », a déclaré Mme. Hanoune, lisant les décisions du CC.

Une affirmation sur laquelle le comité central du parti s’est basé pour rejeter « tous les appels demandant de reporter les questions socio-économiques et cacher les différences idéologiques jusqu’au départ du pouvoir ».

Le parti des Travailleurs estime que « cela consacrerait l’unicité et non pas l’unité des rangs dans la lutte du départ du système, voire la pensée unique et constituerait un piège mortel pour la révolution, dont tirerait profit le système qui oeuvre pour liquider le multipartisme à travers la fabrication d’une « société civile » à sa solde, pour caporaliser les institutions élues, la vie politique associative et syndicale et à faire taire les revendications sociales ».

Sans le citer, Louisa Hanoune fait allusion au consortium d’associations et d’organisations de la société civile, Nida El Watan. Depuis son élection, le président Tebboune a maintes fois exprimé sa volonté de «faire de la société civile le fer de lance d’un réel sursaut républicain salvateur». En aout 2020, il avait estimé que la société civile était le « premier allié pour concrétiser l’édification de l’Etat ».

Le CC du PT dit avoir constaté lors des dernières marches, depuis son retour, que les questions socio-économiques sont constamment évoquées, « malgré les pressions subies, qui se manifestant parfois à travers de la violence de la part de certains éléments, qui veulent vider la révolution de son réel contenu, qui consiste en l’émancipation politique, économique, social et culturel ».

Louisa Hanoune a aussi critiqué le nouveau code portant régime électoral et dénoncé certaines de ses dispositions. L’article 316, qui instaure l’obligation de collecte pour les partis au même titre que pour les candidats indépendants, d’un certain nombre de parrainages d’électeurs de la circonscription électorale de la liste électorale, est « antidémocratique », de son avis.

Les législatives ont été annoncées pour le 12 juin par le président Tebboune, qui a convoqué le corps électoral. Ce lundi 15 mars, la Présidence a fait savoir que deux articles au moins de la nouvelle loi électorale adoptée par ordonnance ne seront pas exigés lors du scrutin de juin prochain et éventuellement celui des élections locales.

L’Article 202 de la nouvelle loi électorale, qui définit les conditions d’éligibilité aux listes, notamment l’exigence d’avoir obtenu au moins 4% des suffrages lors des élections législatives précédentes, ne sera pas appliqué lors des deux prochaines élections législatives et communales.Il s’agit également de la parité hommes-femmes sur les listes électorales.

Ces exceptions sont prévues par les articles 316 et 318. Ainsi, pour pouvoir présenter des listes, les partis politiques devront recueillir « au moins 25 000 signatures individuelles d’électeurs inscrits sur les listes électorales, à travers, au moins 23 wilayas, avec pas moins de 300 signataires par wilaya ».

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