Rachid Hachichi, PDG de Sonatrach, a déclaré, ce vendredi 1 mars, que le gaz naturel est « une énergie propre » qui va accompagner « la transition énergétique ».
« Nous défendons l’idée que le gaz naturel est une énergie propre qui sera la plus consommée dans l’avenir. C’est un élément essentiel dans ce qui est appelé la transition énergétique. Cette transition vers des énergies renouvelables exige beaucoup de temps. Toutes les études prouvent que la demande sur le gaz va se poursuivre avec une croissance annuelle de 1 %. Dans la consommation totale des énergies, le gaz représentera de 30 à 36 % vers 2050-2060. Le gaz naturel sera toujours demandé. C’est une énergie fossile plus propre que le charbon ou le pétrole », a-t-il déclaré lors d’un point de presse, en marge du 7ème Sommet des chefs d’Etat du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), au Centre international des conférences Abdellatif Rahal (CIC), à Club des pins, à l’ouest d’Alger.
« L’Europe veut imposer des taxes sur tout ce qui n’est pas propre pour pousser vers la transition énergétique. Le gaz naturel reste l’énergie la plus adaptée et la plus propre pour accompagner la transition énergétique qui durera des dizaines d’années. Nous devons donc continuer à investir dans la production du gaz naturel », a-t-il insisté.
Il a relevé que l’Europe continue d’utiliser le charbon malgré les effets négatifs de cette énergie sur l’environnement. Le PDG de Sonatrach a rappelé que les pays membres du GECF détiennent 70 % des réserves mondiales du gaz et assurent plus de 40 % de la production mondiale du gaz.
« Nous sommes pour la stabilité des prix »
« Le Forum, qui est un espace de consultation et d’échange d’expériences, vient de créer un institut basé à Alger devant apporter sa contribution en termes de recherches technologiques et d’études de marchés (…) Les prix sont cycliques et fluctuants selon la loi de l’offre et la demande sur le marché. Des prix changeants selon les conjonctures géopolitiques aussi. Nous sommes pour la stabilité des prix. La stabilité permet aux pays d’investir et de produire plus et de répondre ainsi aux besoins internes et externes en matières énergétiques », a-t-il expliqué en précisant que le GECF est un forum, pas une organisation.
« Il n’a pas d’influence sur les prix. Chaque pays et chaque société négocie ses propres prix », a-t-il noté. Il a écarté l’idée le GECF se transforme en « une Opep du gaz ». Rachid Hachichi est revenu sur la signature de Sonatrach de deux accords avec la société vénézuélienne PDVSA (Petróleos de Venezuela SA). « Le premier accord concerne la formation. L’Institut algérien du pétrole (IAP, basé à Boumerdès), qui relève de la Sonatrach, assure une formation spécialisée dans les domaines de l’énergie, l’exploration, le transport, la production, la commercialisation. Des étudiants de plusieurs pays sont inscrits à cet institut, formés pour être ingénieurs ou techniciens. Le nouvel accord avec le Venezuela permettra l’inscription d’étudiants de ce pays. Le deuxième accord permettra aux équipes techniques pour trouver des opportunités d’investissement dans les deux pays », a-t-il indiqué.
« Réactualisation » des études sur le projet du gazoduc transsaharien«
Nous avons tenu aujourd’hui une série de réunions bilatérales avec plusieurs pays. Nous sommes ouverts à la discussion pour trouver de meilleures opportunités, des opportunités intéressantes pour Sonatrach. Nous travaillons sur plusieurs aspects en Afrique et en dehors du continent. Il s’agit d’identifier et d’étudier ces opportunités. Cela nécessite beaucoup de temps, d’échange de données sur des gisements qui vont être étudiés par les experts de Sonatrach. S’il y a de l’intérêt, nous sommes partants. Il faut trouver des projets qui font gagner de l’argent pour les deux parties. Nous travaillons dans ce sens », a-t-il répondu à une question sur les opportunités d’investissement en Afrique de l’Ouest, au Nigéria notamment.
Concernant le Gazoduc transsaharien (TSGP) reliant le Nigeria à l’Europe via l’Algérie, le PDG de la Sonatrach a parlé de « réactualisation » des études sur ce projet stratégique. « Cette réactualisation n’est pas encore terminée. Une fois l’opération achevée, des conclusions seront tirées. Il n’y a pas que du pipe. Il y a aussi des dizaines de stations de compression à installer. Il s’agit d’étudier la distance, les points de départ et d’arrivée, etc », a-t-il souligné.
Rachid Hachichi a, par ailleurs, rencontré, ce vendredi 1 mars, Serguei Tumanov, directeur exécutif du groupe russe Gazprom, en marge du 7ème sommet du GECF, pour examiner les opportunités de coopération entre les deux sociétés.
Sonatrach s’est vu décerner, le même jour, le prix du mérite du GECF qui récompense la contribution active de la société algérienne au développement de l’industrie du gaz naturel et ses efforts pour être présente dans les marchés mondiaux.
Ali Hached, ancien vice-président de Sonatrach chargé de l’activité de commercialisation, a également reçu un prix du GECF pour les mêmes motifs.