La crise diplomatique entre l’Algérie et la France va s’inscrire dans la durée malgré les tentatives de Paris de faire baisser la tension.
Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté algérienne à l’étranger, a qualifié, ce mercredi 10 novembre, les relations avec la France de compliquées. « Elles sont compliquées compte tenu de l’Histoire, de la Géographie et de l’existence d’une grande communauté algérienne en France. Relations compliquées également eu égard au rapport avec la mémoire et à la politique indépendante de l’Algérie », a-t-il déclaré, lors d’un point de presse, à la fin de travaux de la Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes à l’étranger, au Palais des nations du Club des pins, à l’ouest d’Alger.
Lamamra a indiqué que l’Algérie n’est pas influencée par les positions des autres Etats quel que soit leur poids. « Depuis l’indépendance, les relations algéro-française sont passées par plusieurs crises. La crise actuelle est née après des déclarations du président de la République française. La riposte de l’Algérie a été exprimée publiquement à travers des positions fortes. L’Algérie-et cela a été dit par le président de la République- ne fera aucune initiative pour atténuer la crise avec la France, car l’Algérie n’en est pas responsable », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : « l’Algérie a défendu, en toute légitimité, la dignité de son peuple et de son pays ainsi que le principe sacré de non-ingérence dans ses affaires intérieures ».
L’Algérie sera présente à la conférence de Paris sur la Libye
Le chef de la diplomatie algérienne est revenu sur les déclarations attribuées à un conseiller du président français d’après lesquelles Emmanuel Macron regrettait « les polémiques et les malentendus » avec l’Algérie et avait « le plus grand respect pour la nation algérienne et pour son histoire».
« Contrairement à la déclaration précédente à l’origine de la crise entre les deux pays, la présente déclaration est porteuse d’idées raisonnables, car respectueuse de l’histoire, du passé, du présent et de la souveraineté de l’Algérie », a-t-il noté.
Il a annoncé que l’Algérie sera présente, vendredi 12 novembre, à la conférence internationale sur la Libye prévue à Paris destinée à soutenir le processus politique en cours en vue d’organiser des élections générales à la fin décembre 2021.
A Paris, l’Algérie, selon Ramtane Lamamra, assurera la coordination entre les pays du voisinage libyen. « L’Algérie assumera son rôle de coordination entre les pays du voisinage et de coopération avec la délégation libyenne. La réunion des ministres des affaires étrangères des pays voisins de la Libye(à Alger, fin août 2021) a contribué largement à la réunification des rangs des Libyens. Nous relevons dernièrement l’accélération du rythme des concertations algéro-libyennes », a appuyé le chef de la diplomatie algérienne.
Alger et Tripoli favorables à « l’unification de l’armée libyenne »
Il a rappelé que dans la déclaration du conseiller du président français, le rôle régional de l’Algérie a été salué et qualifié de majeur. Ramtane Lamamra n’a pas précisé le niveau de représentation de l’Algérie à la conférence de Paris.
Mardi 9 novembre, le président Abdelmadjid Tebboune a reçu le vice-président du Conseil présidentiel libyen, Moussa El Kouni, accompagné du Chef d’état-major libyen Mohamed Al-Haddad.
« Nous nous sommes entendus sur la poursuite des entretiens et des consultations avec le Président Tebboune, notamment sur les préparatifs des élections, l’unification de l’armée et le retrait des forces étrangères de Libye », a déclaré Moussa El Kouni à la presse, après l’audience au Palais d’El Mouradia.