Référendum : modeste participation au centre de la capitale

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Matin calme à l’école Halima Saâdia, au centre d’Alger, ce dimanche 1 novembre 2020, jour du référendum sur le projet de révision constitutionnelle. Vers 10h, aucune bousculade n’est constatée devant ce centre de vote destinée aux femmes. « Le matin, les femmes font le ménage. Elles ne se déplacent que l’après-midi. Nous le savons par expérience. Lors de la présidentielle de décembre 2019, c’était la même chose », précise M.Hachi, directeur du centre.

Une femme d’un certain âge descend péniblement les escaliers. Elle a voté « Oui ». «Oui, j’ai voté pour l’Algérie, mon pays. Je veux que mon pays ressemble à une rose, qu’il soit nettoyé. L’Algérie, l’Algérie, l’Algérie…Allah yarham chouhada », dit-elle d’une voix forte avant de sortir d’un pas lent.

Pour Ahmed, responsable d’un bureau, l’affluence des votantes augmente au fil des heures. « Mais, généralement, la participation est plus importante l’après-midi », dit-il. Plus loin, au 19, rue Réda Houhou, à l’école Ibn Rachiq (ex-Saint-Charles), la présence des votants paraît modeste. Même explication. « Il est encore tôt pour avoir une estimation précise, mais on peut parler de 5 à 6 % de taux de participation », déclare la responsable du centre. Selon elle, les votants savent parfaitement qu’ils se prononcent sur le projet de révision constitutionnelle.

« Pour moi, un citoyen doit venir voter »

Mohamed, la soixantaine dépassée, ne cache pas sa fierté d’avoir voté. « C’est un devoir. Pour moi, un citoyen doit venir voter. Son bulletin de vote lui donnera de la valeur. Dans l’isoloir, il mettra le bulletin qu’il veut, bleu ou blanc, l’essentiel est qu’il s’exprime, qu’il donne sa voix. Il a le droit de voter comme il l’entend », dit-ilMohamed dit nourrir beaucoup d’espoir en «une Algérie nouvelle ». Un autre électeur, la trentaine, sort rapidement du bureau de vote et évite les déclarations à la presse. Il se contente de lever un pouce. Un agent filtre l’entrée dans le bureau numéro 12. « Nous sommes obligés car nous devons respecter les consignes de précaution sanitaire liées au Covid 19 », dit-il.

Devant l’entrée, une table est posée avec des bouteilles de gel désinfectant et des masques. « Inchallah fiha khir, j’espère que ce vote sera positif pour le pays. Nous voulons la paix et la tranquillité pour l’Algérie », note brièvement Merouane. Pour lui, le vote c’est la stabilité.

« Les gens savent sur quoi ils votent »

A l’école Mohamed Mada, la présence des votants n’est pas importante. Une responsable confirme que par comparaison aux élections présidentielles de décembre 2019, la participation est plus faible vers 12 h. « J’ai constaté que les gens savent sur quoi ils votent, ne posent pas trop de questions. Nous avons remarqué une forte présence des personnes âgées. Mais, habituellement, cette catégorie de personnes arrive toujours tôt le matin », relève-t-elle. Ali, la quarantaine, s’est déplacé au centre de vote malgré une jambe « plâtrée ». « J’ai voté oui dans l’espoir que la Constitution soit amendée dans le bon sens car l’ancienne Constitution servait le pouvoir de la bande. Il y a du bon à attendre de cette nouvelle Constitution. Il y a beaucoup de choses. On sait que la situation est difficile. Mais, le fait qu’ils aient décidé de changer la Constitution c’est que cela était nécessaire. Si nous étions à l’aise et qu’il ne se passait rien, on aurait eu des doutes… », dit-il.

« Mes droits sont bafoués »

Il se dit optimiste. « L’Algérie nouvelle est porteuse de beaucoup de choses…. », ajoute-t-il. Moussa a un autre avis. « J’ai opté pour le bulletin bleu, c’est-à -dire Non. Mes droits sont bafoués pourquoi voulez-vous que je vote pour cette Constitution. Cela ne sert que leurs intérêts, pas les miens. Je suis contre ce projet. J’aurai été pour si mes droits étaient assurés. Je veux l’application des articles 7 et 8 de la Constitution, là, je saurai quoi dire », confie-t-il le ton coléreux.

Les articles 7 et 8 de la Constitution portent sur la souveraineté du peuple. Le chef du centre Mohamed Mada rassure que toutes les mesures sanitaires ont été respectées. « Nous avons même donné des masques à ceux qui n’en ont pas », dit-il. Un jeune est venu protester. Il ne trouve pas son nom sur la liste électorale. Certains se sont déplacés sans carte de vote.

L’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a autorisé le vote avec une pièce d’ identité au lieu de la carte de vote.

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