Les pouvoirs publics envisagent de développer un écosystème « propice à l’innovation » à travers notamment l’élaboration d’une loi-cadre sur l’économie de la connaissance.
« Les start-up algériennes devront désormais s’inscrire dans ce processus important du passage de notre pays vers un nouveau modèle économique, plus ambitieux, qui s’éloignera progressivement de la rente pétrolière, et ce, en valorisant une ressource inépuisable, celle de la connaissance », est-il relevé dans le plan d’action du gouvernement, à présenter bientôt à l’APN.
Pour préparer le terrain à ce passage qualifié de stratégique, le gouvernement s’engage à d’élaborer une loi-cadre sur l’économie de la connaissance, de mettre en place « une stratégie nationale de transfert technologique » et de mécanismes appropriés « pour le financement des travaux de prototypage et de recherche et développement au profit des start-up ».
« Incitations fiscales »
Il est question également d’incitations fiscales, « pour encourager les entreprises à investir dans la recherche et développement(R & D) », l’élaboration d’un cadre règlementaire régissant les dépenses, « qui peuvent être qualifiées de dépenses R & D en entreprise », la mise en place de mesures incitatives pour encourager les thèses de recherche en entreprise et d’un mécanisme « pour soutenir le dépôt de brevet à l’international ».
« L’encouragement des détenteurs de brevets à créer leurs start-up »
Figurent également dans le plan d’action du gouvernement : l’encouragement du recrutement de main-d’œuvre « hautement qualifiée » dans les entreprises, la création du statut de chercheur en entreprise, la digitalisation des procédures de dépôt de brevets, la création de zones franches technologiques, l’encouragement des détenteurs de brevets à créer leurs start-up et l’encouragement de l’externalisation des travaux de R&D, « par la création d’un cadre réglementaire pour l’innovation ouverte (open innovation) ».
Les pouvoirs publics, qui entendent créer des ateliers de prototypage (makerspaces) au profit des porteurs de projets innovants, insistent sur le recours aux prestataires nationaux, dans le secteur du numérique et des nouvelles technologies, « pour lutter contre les dépendances technologiques ».
Un texte réglementaire pour le Crowdfunding
Le gouvernement table sur l’accélération de la transition numérique et du développement des start-up en comptant sur une jeunesse algérienne « débordante d’idées et d’ingéniosité » pour booster ce secteur et contribuer à trouver des solutions aux enjeux stratégiques de l’Algérie (sécurité hydrique, transition énergétique, sécurité alimentaire, etc.).
Aussi, est-il projeté de créer un cadre réglementaire pour l’open innovation et les intermédiaires de paiement électronique (PSP) et d’élaborer des textes d’application pour le Crowdfunding (financement participatif).
Engagement est fait aussi pour réviser le cadre législatif du e-commerce, simplifier les procédures de création d’entreprises au profit des start-up et autres primo investisseurs, créer de statuts pour les freelances et auto-entrepreneurs et renforcer le rôle des start-up, « comme vecteur d’inclusion financière à travers le e-paiement et le e-commerce ».
Création de représentations régionales du Algerian Startup Fund
Il existe également un projet de création d’un réseau national de Business Angels qui peuvent bénéficier de mesures incitatives et une défiscalisation des montants investis sur les start-up (en equity) .
Un business angel est, pour rappel, un cadre d’entreprise en activité ou un ancien entrepreneur qui partage son carnet d’adresses, son expérience et ses conseils pour favoriser le développement et la réussite d’une entreprise.
Il est prévu aussi dans le plan d’action du gouvernement la création de représentations régionales du Algerian Startup Fund (ASF). ASF est une société publique de capital risque qui prend en charge le financement des entreprises disposant du label Startup, en fonds propre et en quasi-fonds propre.
Il est envisagé également le lancement du programme d’accélération des start-up via l’accélérateur public Algeria venture, la création d’incubateurs et d’accélérateurs dans toutes les wilaya, la mise en place d’un système d’évaluation et de mise à niveau des incubateurs et la création d’un Finlab au profit des start up, activant dans le secteur des technologies financières (fintechs). Ce laboratoire devait être créé en 2019.
« Réduction des charges patronales »
D’autres mesures en faveur des start up sont prévues : réduction des charges patronales, encouragement du capital-risque, « compte tenu de son rôle clé dans le financement de l’innovation », allégement des procédures administratives pour la création de fonds d’investissement et de fonds commun de placement dans l’innovation, facilitation de l’accès au e-paiement et exploitation des fonds d’investissement de wilaya pour le financement.
Il y a aussi, parmi les autres mesures, le renforcement de la collaboration avec les fonds d’investissement, « susceptibles d’investir sur des start-up en Algérie », l’encouragement des start-up étrangères, notamment africaines, à s’intégrer dans l’écosystème algérien, et le recensement des classements internationaux en relation avec les start-up, l’innovation et l’économie de la connaissance et l’amélioration de la position de l’Algérie.