Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahdha, avait accepté l’examen du projet de retrait de confiance en assurant être confiant du résultat. Les événements lui ont donné raison. La motion de défiance présentée, notamment par le Parti destourien libre (anti-islamiste) ce jeudi n’a pas réuni les 109 voix nécessaires pour le faire descendre du perchoir.
C’est par les applaudissements et les youyou que le résultat du vote a été salué. Rached Ghannouchi a choisi d’y voir une preuve de plus que la démocratie fonctionne en Tunisie. « C’est une nouvelle victoire de la démocratie en Tunisie », a-t-il déclaré à la presse. Sur 217 députés, 133 se sont exprimés, dont 96 pour la motion (16 contre), en l’absence de M. Ghannouchi.
Les adversaires de Ghannouchi, traité par certains médias anti-islamistes tunisiens, de “l’homme d’Istanbul” semblaient être sûr d’avoir le nombre de voix nécessaire pour le déboulonner. Selon le porte-parole d’Ennahda, Imed Khemiri, les auteurs de la motion de retrait de confiance sont animés par « une hostilité idéologique contre Ghannouchi et contre la démocratie acquise par la révolution ».
Deuxième personnage de l’Etat, Ghannouchi, dont le parti est le plus important sans détenir la majorité a fait face à une force hostilité notamment de la part du PDL de l’avocate, Abir Moussi, qui était une proche du régime de Ben Ali.
Le rejet de la motion de confiance intervient deux semaines après la démission du gouvernement de Fekhfakh poussé vers la sortie par Ennahda en raison de soupçon de corruption et de conflit d’intérêt. Le président Kais Saied, ignorant les partis, a nommé un de ses conseillers pour tenter de former un nouveau cabinet susceptible de convaincre le Parlement d’ici un mois. En cas, M. Saied pourra dissoudre l’Assemblée élue en octobre dernier et convoquer de nouvelles élections législatives.