Des élections présidentielles sont prévues en 2023 en Turquie et le président Recep Tayyip Erdogan Erdogan, faute de pouvoir présenter un bilan économique positif, outre les mesures répressives visant les opposants et notamment les kurdes, fait tout pour flatter un électorat conservateur. Le retrait, annoncé vendredi, de la Turquie de la Convention d’Istanbul, qui fixe des normes contraignantes pour prévenir les violences contre les femmes, entre en droite ligne dans cet activisme réactionnaire du président turc.
La Turquie qui a connu une modernisation autoritaire depuis la fondation de la république en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk fait clairement face à un autoritarisme à rebours mené par Erdogan, moins par conviction que par une entreprise de compensation des échecs au plan économique. La Turquie qui a été, en 2011, un des premiers signataires de la Convention astreignant les gouvernants à adopter des législations contre la violence domestique et les abus similaires, y compris le viol conjugal et la mutilation génitale féminine, effectue un vrai recul en arrière.
La convention d’Istanbul, un rétropédalage
Un éditorialiste turc, qui rappelle que 300 femmes ont été assassinées en Turquie en 2020 l’a résumé de manière éloquente: “c’est un jour de fête pour les maris violents et les meurtriers des femmes”.
Le ministère turc des affaires étrangères a estimé qu’il est nécessaire que “ le retrait de la Turquie de la convention, ne soit pas interprété comme une renonciation à la lutte contre la violence à l’égard des femmes… Notre pays continuera de prendre toutes les mesures nécessaires avec les institutions et organisations compétentes, comme il l’avait fait auparavant, pour renforcer les droits des femmes et continuer à lutter plus efficacement contre la violence à l’égard des femmes », souligne ledit communiqué. Pourtant, il s’agit bien d’un recul en matière de protection des femmes contre les violences.
Même si beaucoup d’États européens ont fait preuve d’une véritable mauvaise foi au sujet de l’intégration de la Turquie à l’Union Européenne, la décision prise par Erdogan éloigne encore plus son pays de la perspective européenne. Le “Raïs” qui mène une politique offensive à l’égard de ses voisins semble se condamner à une fuite en avant autoritaire sur des thèmes de société alors que la situation économique et sociale se dégrade.
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