Cinéma: « Romy’s salon » rappelle que la vieillesse peut ressembler à un naufrage

0
Cinéma: "Romy's salon" rappelle que la vieillesse peut ressembler à un naufrage
Google Actualites 24H Algerie

« Romy’s salon » de la néerlandaise Mischa Kamp évoque le naufrage de la vieillesse avec beaucoup de tendresse.
Projeté à l’occasion des 6ème Journées du film européen, « Romy’s salon (le salon de Romy) de la réalisatrice néerlandaise Mischa Kamp a provoqué de l’émotion parmi le public présent à la cinémathèque d’Alger, rue Larbi Ben M’hidi, mercredi 10 novembre.


Romy (Vita Heijmen) a dix ans. Après l’école, elle passe au salon de coiffure géré par sa grand-mère Stine (Beppie Melissen). La relation est quelque peu distante au début, la petite fille n’aime pas trop les ordres donnés par Stine. Les parents de Romy sont séparés. La mère (Noortje Herlaar), serveuse dans un restaurant, est absorbée par son travail.


Elle demande donc à Romy de rester chez sa grand-mère jusqu’au soir. Le père amène de temps à autre sa fille au restaurant. Mais chacun est dans son monde. L’éclatement de la famille est un sujet très présent dans le cinéma européen actuel.


Troubles de mémoire


Au fur et à mesure, Romy comprend les gestes et les paroles de sa grand-mère et découvre qu’elle souffre de troubles de mémoire. Stine peine à compter ses sous, oublie où elle a caché l’argent, ne sait pas comment fonctionne la caisse-enregistreuse. La relation de la petite fille avec sa grand-mère devient plus forte marquée par de petites complicités malgré la différence d’âge.


Le rôle est inversé. Romy s’occupe désormais de sa grand-mère, lui prépare du thé, l’aide à entretenir les clientes. Mais, l’état de santé de Stine, atteinte d’Alzheimer, se dégrade. La petite fille garde le cap et comprend qu’il ne faut pas abandonner Stine à son sort, elle qui avait pris l’habitude de bien s’habiller pour accueillir ses clientes.


Quand la fille donne une leçon à sa mère


« Romy’s salon », qui met à nu le naufrage de la vieillesse, rappelle que la solidarité familiale est nécessaire pour faire oublier les affres de la maladie. En ce sens, Romy a donné une petite leçon à sa mère en n’abandonnant pas Stine, s’offrant même un voyage au Danemark, pays d’origine de la grand-mère, sans avertir ses parents.


Sans dramatiser la situation, même si certaines scènes sont douloureuses, Mischa Kamp a réalisé un film attendrissant, humain, et donnant à réfléchir sur le sens de l’entraide. Après tout, la maladie n’est pas forcément une fatalité. C’est une critique implicite aussi de certaines habitudes sociales en Europe, présentées comme des « signes » de modernité : l’abandon des enfants de leurs parents une fois autonomes sous prétexte de « quête » de liberté. Vivant seules, les personnes âgées sont celles qui ont le plus souffert de la pandémie de Covid-19, ces derniers mois. Et ce n’est qu’un exemple.


Mischa Kamp, 51 ans, est révélée en 2014 avec le film « Boys ». Elle a, à son actif, une quinzaine de films, la plupart concentrés sur les rapports humains et les complexités qui en sont liés parfois. La réalisatrice, qui a été formée à l’Académie néerlandaise du cinéma et de la télévision, s’intéresse beaucoup à la thématique de l’enfance et de la jeunesse. Mischa Kamp a la force de s’adresser aux enfants et aux adultes dans un même film. « Romy’s salon » en est le parfait exemple.

Article précédentRamtane Lamamra : « L’Algérie ne fera aucune initiative pour atténuer la crise avec la France »
Article suivantInauguration de la première Faculté de pharmacie de l’Université d’Alger

Laisser un commentaire