« Rouh El Djazair » (روح الجزائر) est un nouveau spectacle mis en scène par Ahmed Rezzak et produit par le ministère des Moudjahidine et des ayants droit. Il sera présenté à la Coupole du complexe sportif Mohamed Boudiaf à Alger à la faveur de la célébration du 70ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale.
« Cet anniversaire rappelle tous les combats et sacrifices du peuple algérien pendant 132 ans de la colonisation. Le ministère des Moudjahidine a tracé un programme pour célébrer ce 70ème anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution du Premier novembre 1954 d’une manière particulière. La préparation de ce grand spectacle de « Rouh El Djazair » a débuté depuis des mois avec l’installation d’un atelier d’écriture pour élaborer un texte. La première étape des préparatifs était à Oran au Village méditerranéen. Et là, nous sommes à Alger pour la deuxième phase de préparation », a déclaré, ce lundi 21 octobre, lors d’une conférence de presse, , à la Coupole du complexe sportif Mohamed Boudiaf, à Alger, Sabrina Khaldi, sous-directrice chargée de la documentation historique et audiovisuelle au ministère des Moudjahidine.
Le spectacle, qui sera présenté le mercredi 30 octobre 2024, allie, selon elle, les aspects historiques et académiques aux dimensions culturelles et artistiques. « Il s’agit du plus grand spectacle artistique, épique et historique sur l’Histoire de l’Algérie depuis l’indépendance du pays », a-t-elle annoncé.
Hocine Abdessatar, directeur du Centre national d’études et de recherche sur la résistance populaire, le mouvement national et la Révolution du 1er Novembre 1954, a, pour sa part, rappelé la volonté de l’Etat de préserver la mémoire nationale et de documenter l’Histoire de l’Algérie avec toutes ses époques. « Ces dernières années, le ministère des Moudjahidine a produit plusieurs spectacles pour évoquer l’Histoire de l’Algérie, transmettre le message des Chouhadas et les valeurs du 1er novembre 1954 à travers l’image, le son, la lumière, le chant, la chorégraphie, et tous les autres moyens », a-t-il dit.
« Le spectacle sera un rendez-vous avec l’émerveillement et la création »
« Le texte écrit par des hommes de lettres, des poètes et des scénaristes rappelle l’acte civilisationnel à travers toutes les époques avec ses dimensions humaines. Le texte traduit le génie algérien lorsqu’il fait l’Histoire. Le spectacle sera un rendez-vous avec l’émerveillement et la création avec la présentation de toutes les étapes historiques de l’Algérie à partir de l’époque numide jusqu’à l’histoire contemporaine avec l’occupation française, la résistance populaire à cette colonisation, la guerre de libération nationale. Il y a des tableaux sur la période d’après 1962 pour évoquer le rôle de l’ANP et ce qui a été réalisé dernièrement avec la nouvelle Algérie et l’Algérie victorieuse », a-t-il ajouté. L’atelier de l’écriture a été dirigé par le poète et journaliste Brahim Seddiki.
Noureddine Essed, chargé de suivre le projet au nom du ministère des Moudjahidines, a indiqué, de son côté, que le spectacle a été préparé par petits groupes pour arriver à réunir tous les éléments en un ensemble artistique sous la conduite d’Ahmed Rezzak.
« Un metteur en scène qui a prouvé par le passé toutes ses capacités créatives avec des spectacles tels que « Ala fa ch’hadou » et « Aya ». Tous les peuples ont des épopées comme celles du Mahabharata en Inde (long poème de plus de 250 000 vers écrit en sanscrite avant l’ère chrétienne sur la guerre entre les Pandava et les Kaurava) « , a-t-il noté en citant également L’épopée de Gilgamesh, récit épique de la Mésopotamie, écrit dix sept siècles avant l’ère chrétienne.
700 artistes sur scène !
« Nous voulons qu’il ait aussi « l’Épopée de l’Algérie » qui rassemble toutes les époques et les âges historiques du pays et qui répertorie toutes les civilisations qui sont passées par là. A chaque étape, l’algérien portait les valeurs humanitaires et défendait son droit à l’existence », a-t-il ajouté.
Ahmed Rezzak a, pour sa part, relevé que la Révolution de 1954 est un motif de fierté « pour tous les algériens, tous les frères arabes et tous les Etats qui aspirent à la liberté et à l’indépendance ».
« Le spectacle Rouh El Djazair, qui se décline sur 13 tableaux, rassemble plus de 700 artistes, plus de 200 techniciens. Nous sommes près de 1000 sur scène et dans les coulisses. C’est un travail qui rassemble des écrivains, des poètes, des compositeurs, des chanteurs, des musiciens…Beaucoup d’ateliers ont été installés pour la scénographie, les costumes, l’écriture, la musique, l’actorat, la chorégraphie… », a précisé le metteur en scène. Deux artistes italiens ont été sollicités pour la conception d’une partie de la chorégraphie, l’autre partie est élaborée par l’algérienne Samar Bendaoud.
L’entreprise privée algérienne Entrepose a été chargée de la construction d’une grande scène au niveau de la Coupole du complexe Mohamed Boudiaf pouvant supporter le poids de 700 artistes. Les aspects techniques (son, lumière et mapping) sont à la charge d’Exasmart, autre société privée algérienne.
Dix sept artistes arabes invités
Plusieurs artistes algériens participent au spectacle à l’image de Hassan Kechache, d’Ali Djebara, d’Aida Kechoud, de Mohamed Tayeb Dehimi, de Mohamed Addar, de Noureddine Chelouche, d’Amel Wahbi,d’ Idir Benaibouche, d’Aya Dorsaf Kharfi, de Mustapha Larbi, de Bela Boumediène, de Nacer Djoudi, d’Amel Kaissar, d’Othame Bendaoud et de Rachid Bengoudifa.
Dix sept artistes arabes sont invités à participer également au spectacle « Rouh El Djazair ». Il s’agit, entre autres, d’Abeer Issa de Jordanie, de Mohamed Aziz Salem de Mauritanie, de Khadoudja Sabri de Libye, de Hocine Nakhla et Maissa Al Khatib de Palestine, de Dalila Meftahi de Tunisie, d’Amer Hamed Mohamed d’Irak, de Salwa Hanna de Syrie, d’Ali Ahmed Salem de Libye, de Safa Bailly d’Egypte, d’Abdeldjabar Shili du Yémen, de Lara Hitti du Liban, de Lamia Cheikh du Bahreïn, de Ziad Khadrami d’Oman et de Rashad Ben Abdallah d’Arabie Saoudite.
Interrogé sur le choix de la forme du « big show », Ahmed Rezzak a précisé qu’une conception du spectacle existait avant l’écriture du texte. « L’écriture de ce texte s’est faite selon la vision de mise en scène. Ce travail exige la présence de beaucoup d’artistes et de techniciens. La grandeur du spectacle doit être à la hauteur de la grandeur de l’événement qui sera célébré », a-t-il répondu.
Les représentants du ministère des Moudjahidine ont indiqué, pour leur part, qu’il est possible que « Rouh El Djazair » soit présenté plus d’une fois à Alger. Il ne sera pas possible, selon eux, de faire tourner le spectacle à travers le pays compte tenu de contraintes techniques et du nombre élevé de participants. « Les images du spectacle seront entièrement captées et l’enregistrement sera remis à toutes les chaînes de télévision publiques et privées pour le diffuser », a précisé Sabrina Khaldi.
Tous les spectacles liés à la célébration de la fête de l’indépendance ou de la Révolution du Premier novembre, produits par le ministère des Moudjahidine, ont été présentés uniquement à Alger, et parfois en une seule représentation. Ils n’ont pas bénéficié d’un programme de tournée au niveau national. Une situation expliquée parfois par des « contraintes budgétaires ».