Je n’aurai pas osé l’écrire et pourtant il l’a fait ce vendredi 29 octobre 2021! Le Conseil de Sécurité de l’ONU a renouvelé le mandat de la Minurso ( mission des nations unies pour un référendum au Sahara Occidental).
N’ayant pas su doter cette mission de la surveillance des Droits Humains bafoués chaque jour dans les territoires occupés par le Maroc, n’ayant pas su et pu organiser sa principale tâche depuis 30 ans le référendum d’autodétermination, n’ayant pas pu faire respecter le cessez-le-feu rompu par le Maroc, la Minurso est aujourd’hui aux yeux de tous ce qu’elle essayait de cacher depuis 30 ans : une coquille vide, une mission officiellement inutile ! Sans modifier son anagramme la Minurso peut désormais signifier « mission des nations unies pour rien sauf l’oubli »
Je ne confierai pas à la Minurso la sécurité d’une sortie d’école d’un village en rase campagne.
L’impuissance du Conseil de Sécurité et de sa mission est telle qu’il leur est devenu urgent de détourner l’attention à tout prix, avec la risible maladresse que confère le tort s’érigeant en raison !
Le Sahara Occidental et les limites du Conseil de sécurité
Évoquer dans sa déclaration d’échec le respect de Droits Humains dans les camps de réfugiés quand tant de témoins internationaux, d‘ONGs et d’émissaires de l’ONU sont sur place (Programme Alimentaire Mondial, Haut Commissariat aux Réfugiés, Unicef, OMS…)pour constater l’étonnante dignité d’un peuple réduit à d’indignes conditions de survie depuis près d’un demi-siècle et alors que chacun connaît de l’autre côté du mur de la honte les expulsions du Sahara Occidental à l’encontre des défenseurs des Droits Humains, et toutes les formes de répression à l’encontre du peuple sahraoui que le régime marocain tente de cacher, évoquer donc, pour le mettre en doute, cette demande de respect relève du trumpisme le plus élaboré.
Si quelques-uns doutaient d’un parti-pris du Conseil de Sécurité au profit du Maroc, la position du Conseil est aujourd’hui claire pour tous.
Ne pourrait-on prendre cependant l’indécente remarque du Conseil de Sécurité concernant les Droits Humains dans les camps à son premier degré ?
Retenir, parce qu’il s’agit bien d’une rétention, entre 150 000 et 200 000 personnes pendant presque un demi-siècle dans des conditions inhumaines dans cette partie du Sahara que les nomades les plus avertis évitaient soigneusement, n’est-ce pas de la part d’un organisme international, une forme de crime humanitaire ? L’impuissance après 30 ans de mandat renouvelé n’est-elle pas plutôt complaisance, voire complicité ? Contribuer à faire perdurer une situation permettant à ses propres antennes humanitaires de vivre sur le dos des réfugiés ne relève t’il pas du délit d’initié, du conflit d’intérêt pouvant aller jusqu’à la forme de prise illégale d’intérêt ? Cette situation pour la moins ambiguë de juge et de partie à la fois s’accorde t’elle avec les Droits Humains ?
La résolution 2602 pose deux questions de plus.
Pourquoi confier des résolutions à ceux qui ne savent pas en prendre ni les appliquer ? La seule bonne résolution qui compte n’est-elle pas celle qui consiste à appliquer l’adoption des règles internationales concernant le droit des peuples à disposer d’eux même ?
Le ridicule ne tue pas. Certaines résolutions non plus. Heureusement pour leurs auteurs… malheureusement pour le peuple sahraoui !