Non, la championne algérienne de judo, Salima Souakri, par ailleurs Secrétaire d’Etat, auprès du ministre de la Jeunesse et des Sports, chargée du sport d’élite, n’a pas été élue au comité exécutif de la Fédération internationale de Judo, comme annoncé par plusieurs médias et le Comité olympique algérien (COA). Contactée par 24H Algérie, la fédération internationale de Judo (FIJ) a démenti cette information.
A l’origine de celle-ci, un document daté du 02 mars 2021, avec le logo de la FIJ comme en-tête et la signature du président de la Fédération Marius Vizer en pied de page. Le document est censé contenir la liste des nouveaux membres du comité exécutif, dans laquelle figure l’ancienne championne de Judo, Salima Souakri, comme « Directrice de Développement » de ce comité.
Le document a été repris par plusieurs médias, qui n’ont visiblement pas remarqué qu’un autre algérien figurait aussi sur la liste, à savoir un autre ancien champion de judo, Mohamed Meridja, membre du bureau exécutif du Comité Olympique et Sportif Algérien (COA).
Sur le site officiel de la Fédération, la Secrétaire d’Etat, auprès du ministre de la Jeunesse et des Sports, chargée du sport d’élite ne figurait pas dans la liste des membres de ce comité. Aucune trace de ce document ni de la session de vote ou de nomination des nouveaux membres de l’Exécutif sur le même site, ni sur les réseaux sociaux de cette organisation.
Les services de la Fédération ont-ils mis du temps à mettre à jour les membres du comité exécutif ?
Le document est d’autant plus trompeur que les autres ex-athlètes listés sont effectivement membres du comité exécutif. Ils ont ainsi pris part, chacun, à plusieurs précédents événements de la Fédération. A l’image de l’Algérien Mohamed Meridja ou de Lisa Allan, qui ont récemment chapeauté un tirage au sort d’un des tournois de judo en cours sur le continent asiatique.
La Fédération internationale de Judo dément
Finalement, est-ce un retard de la part des services de la Fédération internationale de Judo ?
Interrogé par 24H Algérie, celle-ci a fait savoir que le document est un fake. Il fallait aussi s’en douter puisque ni Salima Souakri, ni ses services, encore le ministère de la Jeunesse et des Sports ou la Fédération algérienne de Judo, très actifs sur les réseaux sociaux, n’ont annoncé cette nomination, contrairement au comité olympique algérien (COA).
« L’information est également erronée puisque l’élection des membres du comité exécutif se tient en juin, à l’occasion du prochain congrès de la Fédération », a fait savoir, Nicolas Messner, Directeur média et « Judo pour la paix ». « Les membres actuels du comité exécutif sont bel et bien affichés sur le site la Fédération », renchérit-il.
Des membres parmi lesquels figurent déjà MERIDJA Mohamed, directeur de l’Education et du coaching à la Fédération. Né en 1960, ce champion de Judo a commencé à pratiquer cette discipline sportive à l’âge de 8 ans. Promu au grade de 7e dan, il a obtenu une médaille de bronze au championnats mondiaux militaires en 1981, prenant part à plusieurs autres compétitions mondiale jusqu’à 1991. Sa carrière administrative est lancée en 1994, comme président de la Fédération algérienne de Judo.
II fait aussi partie de la commission scientifique et l’Académie de la FIJ. Néamoins, il n’est pas le seul Algérien à collaborer avec cette instance internationale. Les autres sont membres des différentes commissions existantes. D’ailleurs, aux côtés de M. Meridja, à la commission Education et Coaching, dont il est directeur, figurent également Azzoug Mohamed, son assistant et Bouheddou Mohammed.
Salima Souakri est bien membre d’une commission à la FIJ
Qu’en est-il de l’ancienne championne de judo ? Salima Souakri est bien membre d’une commission. Elle est commissaire pour l’Egalité de genre à la Fédération depuis 2019.
Née en 1974, la judokate algérienne, devenue Ministre délégué chargé du sport d’élite en juin 2020, est aussi ancienne conseillère du ministre de la jeunesse et des sports. Elle a également été coach de judo, animatrice de télévision et ambassadrice de bonne volonté à l’UNICEF depuis 2011. Elle est aussi lauréate du trophée femme et sport du Comité international olympique (CIO).
Durant sa carrière sportive, elle a notamment été douze fois championne d’Afrique, aux championnats d’Afrique ou aux Jeux africains, médaillée de bronze au championnat du monde junior, championne des Jeux méditerranéens et a été classée trois fois 5e aux Jeux olympiques.
Salima Souakri est la première Africaine qui a remporté la médaille d’or au Grand Slam de Paris.