Russes et Bélarusses bannis comme en football, ou autorisés à concourir mais sous bannière neutre comme aux Jeux paralympiques? Revue du traitement réservé à ces deux nations dans les compétitions sportives. .
Ils bannissent
En football, la FIFA et l’UEFA ont ordonné dès lundi l’exclusion de la Russie au Mondial-2022 au Qatar (21 novembre-18 décembre) mais aussi de toutes ses sélections et tous ses clubs « jusqu’à nouvel ordre ».
Beaucoup lui ont emboîté le pas. A commencer par World Athletics, la fédération internationale d’athlétisme, qui a annoncé mardi l’exclusion des Russes et Bélarusses « dans un avenir prévisible et avec effet immédiat ».
Aucun athlète russe ne participera aux Mondiaux en salle de Belgrade (18-20 mars) ni aux Championnats du monde d’Eugene (Oregon) en juillet. Les fédérations de hockey sur glace (IIHF), de rugby (World Rugby), de badminton (BWF), de patinage (ISU), de canoë (ICF) et de ski alpin (FIS) sont sur la même ligne.
Lundi, la Fédération européenne de handball (EHF) avait exclu les équipes nationales ainsi que les clubs engagés dans des compétitions européennes comme la Ligue des champions.
En basket, la Fiba a aussi annoncé que les équipes russes ne seraient pas autorisées à participer à ses compétitions « jusqu’à nouvel ordre ». Enfin, l’Union cycliste internationale (UCI) a frappé fort en excluant les équipes russes et bélarusses de ses épreuves et en retirant son statut UCI à l’équipe professionnelle Gazprom/RusVelo, seule formation russe de haut niveau du peloton international.
Alors qu’ils avaient un temps autorisé la participation des biathlètes russes aux épreuves de coupe du monde sous bannière neutre, la fédération internationale (IBU) a finalement interdit la participation à ses compétitions des Russes et Bélarusses. Mais les Russes avaient déjà décidé de mettre un terme à leur saison.
Acceptés sous bannière neutre
A deux jours des Jeux paralympiques de Pékin, le Comité international paralympique a autorisé mercredi les Russes et Bélarusses à prendre part aux Jeux, sous bannière neutre. Ils ne « figureront pas au tableau des médailles ».
Mises en demeure de réagir par les joueuses ukrainiennes, les instances du tennis mondial ont choisi de laisser les joueurs russes, dont le N.1 mondial Daniil Medvedev, disputer les tournois de l’ATP et de la WTA et ceux du Grand Chelem.
Les équipes de Russie et du Bélarus ont été en revanche exclues de la Coupe Davis et de la Billie Jean King Cup. La Fina (Fédération internationale de natation), qui a annulé ses compétitions sur le sol russe, autorise également les nageurs à s’aligner en tant qu’individus.
Décision similaire de la fédération internationale d’escrime (FIE), dont le patron, l’homme d’affaires russo-ouzbèke Alisher Usmanov, visé par des sanctions occidentales, s’est mis en retrait.
En boxe, l’une des quatre grandes fédérations professionnelles, la WBA, approuve les combats de Russes et Bélarusses à titre individuel, tout comme la boxe amateur.
Ils n’ont pas encore pris position
Discipline majeure pour les Russes et les Bélarusses, la gymnastique. Sa fédération a annulé ses événements dans ces pays mais n’a pas encore réagi à la recommandation du CIO. Idem pour l’escalade et le judo, sport fétiche de Vladimir Poutine dont le titre de président honoraire de la fédération a été suspendu.
Sanctions sportives contre la Russie: qui a décidé quoi ? Vous dites , justement cela dénote d’une cacaphonie au niveau de toutes ces fédérations » internationales » . Le monde sportif est pris en étau une ‘exclusion politicienne et une injonction américaine afin d’isoler la GRANDE RUSSIE qui commence à lui faire barrière dans maints domaines.
En fait , le sport international a fait de la neutralité politique et géopolitique un de ses principes fondamentaux que la guerre en Ukraine a balayé en quelques jours, avec des sanctions extrêmement dures contre la Russie mais aussi contre ses sportifs.
Les fédérations internationales sont « le fruit de la mondialisation et sont traversées par de très nombreuses tensions politiques, religieuses. Elles vont toujours s’aligner sur le dénominateur le plus faible », décrypte pour l’AFP Pim Verschuuren, chercheur en géopolitique du sport à l’université de Rennes. Le principe de neutralité est régulièrement rappelé: « Nous ne pouvons accomplir notre mission d’unification du monde que si les JO transcendent toutes les différences politiques. Pour parvenir à cette solidarité mondiale et à une véritable universalité, le CIO et les JO doivent être neutres sur le plan politique », déclarait le président du CIO, Thomas Bach, en 2020. Ce ne sont que des paroles hypocrites tout comme cet engagement du 10 février 1990, lorsque Kohl s’est rendu à Moscou pour rassurer M. Gorbatchev : « Nous pensons que l’OTAN ne devrait pas élargir sa portée, assure le chancelier d’Allemagne occidentale. Nous devons trouver une résolution raisonnable. Je comprends bien les intérêts de l’Union soviétique en matière de sécurité. » M. Gorbatchev lui répond : « C’est une question sérieuse. Il ne devrait y avoir aucune divergence en matière militaire. Ils disent que l’OTAN va s’effondrer sans la RFA. Mais, sans la RDA, ce serait aussi la fin du pacte de Varsovie… » Au final , la position des faucons américains est bien moins admissible, révélant une profonde ignorance de la réalité et une incapacité à sortir des carcans idéologiques de la guerre froide