Même si Omicron se propage à une vitesse vertigineuse dans le monde, le Pr Kamel Sanhadji, président de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (ANSS) reste convaincue que cette 4e vague de la pandémie en Algérie sera dominée par le variant Delta. Aussi, La lutte doit être concentrée « en priorité » sur le variant Delta, dont l’évolution et les dégâts sont connus, et qui risque d’avoir une « forte » propagation.
Dans un entretien paru ce 22 décembre dans le journal Liberté, le président de l’ANSS a appelé à plus de « vigilance » d’autant que la vaccination en Algérie demeure « très faible ».
« L’Algérie ne sera pas épargnée. Il faut, cela dit, faire attention à ne pas tomber dans la confusion. En Algérie, la priorité est de se concentrer sur la lutte contre le variant Delta, dont nous connaissons l’évolution et les dégâts, telle la crise de l’oxygène qu’il a provoquée », a-t-il souligné, ajoutant qu' »il faut être d’autant plus vigilant sachant que le taux de vaccination en Algérie est très faible ».
Il a déclaré, à ce titre, que l’on s’installe dans la 4e vague et que tous les éléments indiquent qu’on aura une « forte, voire une grave propagation du variant Delta », relevant par ailleurs que les contaminations seront « graduellement ascendantes » pour atteindre leur pic, « probablement vers la fin janvier début février » de l’année prochaine.
Le président de l’ANSS estime qu’il faut « s’attendre, de ce point de vue, au même scénario vécu déjà : un fort taux de pathologies chez les personnes non vaccinées, un impact violent de Delta sur les personnes âgées et/ou présentant des maladies chroniques ».
S’agissant du nouveau variant Omicron, le professeur Kamel Sanhadji a tenu à relever que ce variant, détecté pour la première fois en Afrique du Sud, « est visiblement moins virulent », et ce « en dépit de sa propagation rapide, son impact reste limité », précisant que depuis son apparition, ce variant n’a fait aucun mort en Afrique.
Interrogé sur la réticence des Algériens à se faire vacciner contre la Covid-19, Pr Sanhadji, a souligné que cela pouvait s’expliquer par « la composante sociologique algérienne qui a ses caractéristiques ».
« Je ne suis pas expert en la matière mais il me semble qu’il y a des facteurs tout à fait irrationnels dans cette réticence coriace à la vaccination : El mektoub, le poids de la religion. A cela s’ajoutent les effets graves des fake news relayés massivement sur les réseaux sociaux notamment », a-t-il souligné.
Pour y remédier, il préconise d’aller vers une communication agressive, avec beaucoup de pédagogie, affirmant qu’il est temps d’imposer des mesures radicales notamment l’obligation du pass sanitaire dans tous les lieux publics.