Le groupe Serport a annoncé ce mardi 25 février la mise en œuvre de plusieurs mesures visant à transformer les infrastructures portuaires en un système de travail continu, 24 heures sur 24, d’ici la fin du mois. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, et vise à améliorer la performance des ports tout en réduisant les délais de traitement des navires.
Une transition vers une exploitation portuaire permanente
Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, le P-dg de Serport, Mohamed Karim Eddine Harkati, a expliqué que cette transition se traduira par une série d’actions concrètes. Parmi celles-ci figurent l’acquisition de nouveaux scanners pour renforcer les services des Douanes, le renforcement des effectifs des entreprises portuaires et l’amélioration de la coordination entre les différents acteurs du secteur, notamment les Douanes et les services du commerce.
Cette réforme s’inscrit dans un ordre donné par le président Tebboune lors du Conseil des ministres début février, lequel avait ordonné la généralisation du travail en continu dans les ports à forte activité économique, notamment ceux de Djendjen, Alger, Béjaïa, Annaba, Oran et Mostaganem.
Des initiatives pour optimiser la performance portuaire
Dans le cadre de cette transition, Serport prévoit plusieurs initiatives phares pour 2025. Le groupe envisage notamment une meilleure planification de l’arrivée des navires ainsi que l’introduction de nouveaux équipements destinés à optimiser le traitement des marchandises et à réduire le temps de séjour des navires à quai.
Par ailleurs, la création de zones de dégagement est en cours au sein des infrastructures portuaires. Ces zones permettront de fluidifier l’évacuation des marchandises ayant dépassé leur délai réglementaire de séjour. M. Harkati a également mentionné la finalisation d’un projet d’interopérabilité entre la plateforme digitale douanière (ALCES) et celle de Serport (APCS) afin d’automatiser les procédures de passage des marchandises.
Une première phase de ce projet concernera les ports d’Alger, de Skikda et de Béjaïa. Un dossier pour la création d’une zone de dégagement pour le port de Béjaïa, situé dans la région de Tixter (Bordj Bou Arréridj), a déjà été validé par la direction générale des Douanes, tandis que des études similaires sont en cours pour les ports d’Alger et de Skikda.
Renforcer la logistique et moderniser les infrastructures
Pour améliorer la logistique portuaire, Serport mise également sur l’extension de la connectivité ferroviaire, une mesure inscrite dans la stratégie du ministère des Transports à l’horizon 2035. L’objectif est de désengorger les ports en réduisant la dépendance aux camions, dont le nombre reste insuffisant et pénalise l’acheminement des marchandises.
Dans le cadre de la modernisation, une enveloppe de 14 milliards de dinars a été allouée aux travaux de réhabilitation des quais des ports d’Alger, Annaba, Ghazaouet et Ténès. Parallèlement, 29 milliards de dinars seront investis dans l’acquisition de nouveaux équipements – portiques de quai, grues, chariots élévateurs et scanners de contrôle des marchandises – pour renforcer l’efficacité des opérations portuaires.
Vers un hub régional stratégique
Le programme comprend également la finalisation de l’extension du terminal à conteneurs du port de Djendjen (Jijel), dont la capacité sera portée à 2 millions d’EVP (équivalents vingt pieds). Cette infrastructure stratégique est destinée à devenir un hub régional sur la rive sud de la Méditerranée, consolidant ainsi la position de l’Algérie dans le commerce maritime international.
Avec ces mesures ambitieuses, Serport entend non seulement moderniser et optimiser l’activité portuaire, mais aussi renforcer l’intégration du secteur dans l’économie nationale, tout en répondant aux exigences d’un marché international en pleine mutation.