La Société nationale du transport ferroviaire (SNTF) connaît une situation de déficit budgétaire malgré la dotation de l’Etat.
« Les entrées actuelles de la SNTF sont estimées à 18 milliards de dinars. Les dépenses totales de la SNTF, y compris les salaires, les frais de maintenance du rail et des équipements, sont de l’ordre de 33,9 milliards de dinars. Le déficit annuel est donc de 15,9 milliards de dinars », a annoncé, ce mardi 1 février, à Echourouk News, Djamel Chaâlal, directeur central à la SNTF.
Il a précisé que la SNTF à trois sources d’entrées financières : le transport des voyageurs et des marchandises (4,3 milliards de dinars), la dotation de l’Etat pour la maintenance des infrastructures de base (3 milliards de dinars) et le différentiel du prix du ticket. Il a rappelé que la SNTF ne facture pas le prix du ticket au tarif réel « qui sera plus cher ». « L’Etat prend en charge le différentiel et verse actuellement 9 milliards de dinars au lieu de 14 milliards de dinars tel que retenu dans le cahier de charges. L’Etat veut que le citoyen prenne le train le matin en achetant un ticket à un prix raisonnable », a-t-il noté.
Une masse salariale de près de 23 milliards de dinars
La SNTF souhaite, selon lui, que la dotation de l’Etat soit augmentée en raison des coûts élevés de la maintenance, de la réhabilitation et de la réparation du rail.
« Nous avons obtenu deux projets qui seront financés par l’Etat pour réhabiliter des chemins de fer. Il faut savoir que 80 % du retard enregistré par les trains de marchandises est causé par des rails défectueux. Des rails qui ont provoqué 250 incidents durant l’année et causé des arrêts du mouvement des trains de 224 jours. La maintenance du rail est une opération importante qui doit se faire chaque deux ou trois ans », a-t-il indiqué. Il a cité l’exemple du renouvellement partiel de la voie entre El Affroun et Chiffa, dans la wilaya de Blida.
La SNTF emploie 16.000 salariés. La masse salariale est de 22,9 milliards de dinars.
Selon Djamel Chaâlal, la SNTF, a perdu plus 30 millions de voyageurs et 18 milliards de dinars à la suite à des mois d’arrêt en raison de la pandémie de Covid-19.
4000 km de rail exploités au niveau national
« La SNTF exploite actuellement 4000 km de lignes ferroviaires au niveau national. Nous transportons 140.000 passagers par jour, près de 50 millions par an, la plupart sont des travailleurs et des étudiants. Toute perturbation ou arrêt de la circulation des trains a des répercussions sur les citoyens, certains sont forcés de s’absenter de leurs lieux de travail », a-t-il regretté.
La SNTF doit, selon Djamel Chaâlal, s’équiper en nouveaux wagons et locomotives en prévision du transport du minerai de fer entre la mine de Gara Djebilet (Tindouf), Béchar et Oran. « Nous devons acheter de 1800 à 2000 wagons ainsi que des locomotives. Il faut noter que le prix de la locomotive, selon sa puissance, varie entre 4 et 6 millions d’euros », a-t-il précisé.