Le gouvernement de transition soudanais a signé, ce samedi 3 octobre, un accord de paix qualifié d’historique avec les rebelles. L’accord, qui a été signé à Juba, au Soudan du Sud, met fin à dix-sept ans d’hostilités.
Selon les médias soudanais, les dirigeants de Djibouti, de la Somalie, de l’Éthiopie et de l’Égypte ont assisté à la cérémonie de signature retransmise par plusieurs chaînes de télévision arabes. Étaient présents également le ministre de l’Énergie du Qatar Mohamed Ben Salah Essada, l’émissaire spécial américain pour le Soudan Donald Booth et des diplomates de pays voisins au Soudan.
Le Front révolutionnaire du Soudan, une alliance de groupes rebelles issus du Nil Bleu, du Darfour et du Kordofan-Sud, s’engage, au terme de cet accord négocié pendant une année, à déposer les armes et à intégrer l’armée du Soudan.
Autonomie des régions
L’accord prévoit aussi la délégation de certains pouvoirs aux régions. Selon l’Associated Press (AP), les provinces méridionales du Kordofan Sud, du Kordofan Ouest et du Nil Bleu obtiendraient une autonomie. L’accord, qui prévoit un système de compensation et de réparation pour les victimes, traite aussi de la propriété foncière, du développement du secteur pastoral, du retour des déplacés, du partage des richesses et de la justice transitionnelle.
Le gouvernement de transition, composé de civils et de militaires, a tracé l’objectif d’établir un accord de paix avec les rebelles, après la destitution de Omar Al Bashir, en avril 2019, après 30 ans de règne.
Fragilité économique
Il s’agit, pour Khartoum, de limiter les dépenses militaires et de relancer l’économie, à l’arrêt depuis plusieurs mois. Le Soudan du Nord a perdu presque 70 % de ses recettes pétrolières après l’indépendance, en 2011, du Soudan du Sud, au terme d’une guerre qui a fait plus de deux millions de morts en trente ans.
« La situation économique au Soudan et la fragilité de la situation politique représentent bien évidemment des défis, mais je suis convaincu que nous pourrons arriver à la paix », a déclaré devant les caméras Mini Arki Minawi, chef du Mouvement de libération du Soudan(MLS), actif au Darfour, signataire de l’accord.
Le Soudan fait face à une grave pénurie de médicaments et de nourriture. Crise aggravée par les dernières intempéries qui ont provoqué la mort d’une centaine de personnes et la destruction de dizaines de milliers de maisons.