Des forces spéciales américaines ont ciblé, dans la nuit du 2 au 3 février, une maison de la province d’Idlib, en Syrie. Au moins 13 personnes ont été tuées lors de cette opération militaire.
L’assaut héliporté à Atmé, un village du nord-ouest de la Syrie, non loin de la frontière avec la Turquie, a été qualifié de « succès » par le Pentagone.
Selon l’AFP, l’opération américaine a visé un bâtiment de deux étages. Une partie du bâtiment a été détruite et le parterre des pièces était couvert de sang.
Joe Biden, président américain, a annoncé la neutralisation d’un certain Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qurashi qui était sur la liste américaine des « terroristes recherchés ».
Son vrai nom est Abdallah Kardach. Cet irakien d’origine aurait succédé à Abou Bakr Al Baghdadi à la tête de l’organisation Daesh après la mort de ce dernier en octobre 2019 dans des conditions qui restent encore peu claires. Abdallah Kardach, qui se fait appeler Hadji Abdallah, est passé par une prison aux Etats Unis, il y a quelques années pour des faits imprécis.
Le journal New York Times, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, l’ONG syrienne Casques blancs et l’UNICEF (Fonds des Nations unies pour l’enfance) ont annoncé, pour leur part, la mort d’au moins six enfants lors de l’opération militaire américaine.
« Des dégâts dans une zone habitée par des civils »
« La violence a provoqué beaucoup de dégâts dans une zone habitée par des civils », précise l’UNICEF.
Selon l’organisation onusienne, 1,2 millions d’enfants de familles déplacées ont besoin d’aide dans la région d’Idleb où les violences ont repris ces dernières semaines.
« Il n’y a pas eu de victimes parmi les forces américaines. Des forces spéciales américaines sous la direction du commandement central américain ont mené une mission antiterroriste cette nuit dans le nord-ouest de la Syrie », s’est contenté de dire le Pentagone sans évoquer la mort d’enfants et de femmes.
Selon le correspondant d’Al Jazeera, les débris d’un hélicoptère américain ont été trouvés dans la campagne d’Ifrine, à quelques kilomètres du lieu de l’assaut américain. L’hélicoptère aurait été détruit par les soldats US, selon The New York Times.
« Il y a eu des accrochages pendant au moins deux heures », a-t-il précisé.
« La cible terroriste a fait exploser une bombe qui l’a tué ainsi que des membres de sa propre famille dont des femmes et des enfants », a déclaré un haut responsable de la Maison Blanche.
« Al Baghdadi est mort comme un chien »
Une version qui reste à vérifier dans la mesure où l’armée américaine tente à chaque fois de minimiser ou d’ignorer la mort de civils dans ses opérations en Irak, en Syrie ou en Afghanistan.
La même version a été avancée lors d’une opération similaire contre Abou Bakr Al Baghdadi en octobre 2019 au nord de la Syrie. Le chef de Daesh aurait actionné « une veste explosive » qui aurait provoqué sa mort. Aucune image ni aucune vidéo ne l’atteste. « Al Baghdadi est mort comme un chien, en gémissant, pleurant et criant, » a déclaré, à l’époque, le président Donald Trump.
Selon les agences de presse occidentales, une partie de la province d’Idleb et des secteurs des provinces voisines de Hama, d’Alep et de Lattaquié seraient dominées par Hayat Tahrir al-Cham (HTS), l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda. Les partisans de Daesh ne seraient pas dominants dans ces régions.