Le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé qu’un vaste chantier de réformes économiques sera lancé en 2022.
« Après le parachèvement du processus des réformes institutionnelles et constitutionnelles, nous sommes là pour lancer de nouvelles réformes qui touchent au secteur de l’Industrie.
« 2022 sera l’année des réformes économiques« , « , a déclaré le président Abdelmadjid Tebboune, ce samedi 4 décembre, à l’ouverture de la Conférence nationale sur la relance industrielle, au Palais des Nations du Club des Pins, à l’ouest d’Alger.
Il a rappelé que le processus du renouvellement institutionnel s’achèvera avec l’élection de la moitié des membres du Conseil de la nation, prévue avant la fin de l’année en cours (élections au niveau des assemblées locales).
Tebboune a indiqué que le secteur industriel est l’un des piliers du développement durable et de la renaissance économique réelle et rappelé que ce secteur est passé par deux phases : « La première est celle de l’industrialisation tous azimuts avec l’industrie lourde, comme le fer et l’acier, le textile et la pétrochimie. Il ne reste que peu de cette industrie en raison de crises politiques, financières et sécuritaires.
Avec l’aisance financière, c’était l’époque de la fausse industrie qu’on peut réduire d’une manière caricaturale au gonflage de pneus, la fuite des capitaux et le montage au lieu de l’industrialisation », a-t-il détaillé.
« Se débarrasser des résidus de la corruption et de la dilapidation des deniers publics »
Le chef de l’Etat a estimé que la situation actuelle de l’industrie algérienne n’est pas une fatalité. « Il y a des aspects qui peuvent être redressés rapidement pour débarrasser ce secteur des résidus de la corruption et de la dilapidation des deniers publics. Après que la justice ait dit son dernier mot, nous revenons à la construction d’une véritable industrie nationale sur des fondements rationnels allant dans le sens de l’intérêt national », a-t-il souligné.
Il a évoqué la récession industrielle en Algérie en précisant que ce secteur ne contribue qu’à 5 à 6 % du PIB (Produit intérieur brut). « Cela nous donne une idée sur l’ampleur du défi que nous devons relever. Cela est à notre portée avec le déblocage de tous les projets industriels. Un bureau spécial a été ouvert au niveau du médiateur de la République pour enregistrer toutes les plaintes relatives au blocage de projet au niveau national. En 2022, le foncier industriel ne relèvera ni des présidents d’APC ni des walis ni des chefs de daïra. il sera géré par une agence nationale qui sera créée », a-t-il annoncé en plaidant pour l’amélioration de la relation entre l’administration et l’investisseur.
Et d’ajouter : « nous devons atteindre un taux de 15 % de contribution du secteur industriel au PIB ou au moins à 10 %. Avant de passer à l’industrie mécanique, on doit développer des projets de production de pièces détachées. Nous avons besoin de 10 à 15 usines pour ce type de produits. Nous pouvons exporter des pièces détachées vers l’Afrique, l’Europe et l’Amérique du Sud ».
« N’iront à la prison d’El Harrach que ceux qui ont volé ! »
Il a appelé les cadres dans les administrations et dans les banques à prendre des décisions relatives au secteur industriel : » N’ayez pas peur, n’iront à la prison d’El Harrach que ceux qui ont volé ! Et nous sommes là pour protéger les cadres. Mais ceux qui persistent dans les actes de corruption, ils doivent payer pour ces faits. Ils n’ont pas compris que l’Algérie change, en rupture avec les pratiques du passé ».
Tebboune a insisté sur la baisse du niveau des importations. « Je ne comprends toujours pas pourquoi, on continue d’importer des produits fabriqués en Algérie. Et bien, il faut empêcher ces produits d’entrer. Nous voulons construire une économie patriotique », a-t-il dit.