Le président sortant et candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune a, lors L’expression directe », diffusée par plusieurs médias, jeudi 15 août, premier jour de la campagne électorale pour la présidentielle du 7 septembre 2024, établi un bref bilan de son premier mandat de cinq ans à la tête de l’Etat.
Il a déclaré avoir respecté les 54 engagements pris durant son premier mandat en décembre 2019. « Certains sont toujours en cours d’application. Avec l’aide d’Allah et votre précieuse confiance, nous avons pu réaliser des résultats permettant de sauver le pays. L’économie du pays était effondrée, une économie de rente, une économie de vente et d’achat, basée sur l’importation et la surfacturation. Une économie qui avait tué la production nationale. On importait pour importer avec une surfacturation qui avait atteint les 30 % « , a-t-il dit.
Et d’ajouter : « L’Etat s’est écroulé. Il n’y avait aucune autorité de dissuasion. On est arrivé jusqu’à frapper les policiers. Les symboles de l’Etat étaient au point zéro. Cela faisait partie d’un plan pour créer le chaos et l’anarchie dans le pays, comme c’était le cas en Syrie et dans d’autres pays. Certains projetaient de reprendre facilement le pays après une explosion intérieure ».
« A l’étranger, la parole de l’Algérie est écoutée aujourd’hui »
Il a estimé que l’autorité de l’Etat a été rétablie avec les règles de droit en mettant fin aux agissements de « ceux qui pensaient qu’ils étaient au-dessus des lois » et « qui se permettaient d’écraser les plus faibles ».
« A l’étranger, la parole de l’Algérie est écoutée aujourd’hui. Un Etat qui défend les plus vulnérables dans le monde, les peuples opprimés, à leurs têtes les peuples palestinien et sahraoui. Nous avons entamé la récupération des fonds détournés. A l’époque où j’étais Premier ministre, pour une courte période avant d’être démis de mes fonctions, on parlait de 4500 milliards de dinars de crédits bancaires accordés à des investisseurs. Peu de crédits ont été remboursés. Nous avons commencé à récupérer ces crédits et les biens qui ont été réalisés grâce à l’argent de ces prêts bancaires », a détaillé Tebboune.
Il a évoqué la récupération de 51 unités industrielles en Algérie et un hôtel en Espagne. « Nous remercions l’Etat espagnol pour sa collaboration. Le ministère de la Justice a engagé 285 commissions rogatoires vers 32 pays. Nous soupçonnons l’existence de fonds algériens détournés vers les banques de ces pays. Les commissions rogatoires concernent 755 comptes bancaires. Les procédures sont en cours et, vous savez, qu’en matière bancaire, elles prennent plus de temps. Nous avons espoir de récupérer l’argent du peuple ».
Un mandat marqué par la crise de Covid-19 et les incendies de forêts
Tebboune a rappelé que les premiers mois de son mandat ont été marqués par la crise sanitaire de Covid-19. « Une crise qui a gelé toute l’activité économique. Des entreprises, des écoles, des lycées, des universités et des stades ont été fermés. Même les frontières terrestres ont été fermées. Cette situation a duré une année et demie. Il y a eu des actes de sabotage commis par ceux qui n’ont pas pu propager l’anarchie dans le pays. Les hôpitaux ont été vidés de l’oxygène et le personnel médical a été agressé physiquement. J’étais obligé de mettre les médecins et le personnel soignant sous ma protection(…). Nous sommes parmi les rares pays qui ont produit le vaccin anti-Covid 19. Pour vous dire que le mandat n’a pas été facile », a-t-il souligné.
Il a évoqué « la provocation » de pénurie pour des produits de première nécessité. « Ils ne sont pas contents de cela. Ils ont allumé le feu dans le pays. En 2021, des milliers d’incendies de forêt avaient démarré en même temps. Je m’incline devant toutes les victimes civiles ou militaires de ces incendies. Ces feux ont été sciemment provoqués parce qu’il avait été décidé, deux mois auparavant dans un État connu par son hostilité notre pays, que l’Algérie brûlera durant l’été (2021). Durant cette crise, nous n’avons pas abandonné nos citoyens. Durant presque un mois, nous avons accordé des réparations et des indemnisations à toutes les victimes des incendies », a-t-il noté.
« L’endettement signifiait l’abandon de la Palestine et du Sahara Occidental «
Il a estimé qu’il était compliqué dans des périodes difficiles pareilles d’aborder les grands dossiers. « En dépit de cela, nous avons pu rétablir la force financière du pays. A l’époque, tout le monde pariait que l’Algérie allait solliciter le FMI pour s’endetter. L’endettement signifiait l’abandon de la Palestine et du Sahara Occidental parce que l’endetté n’a pas droit à la parole. A notre arrivée, nous avons trouvé les caisses de l’Etat au plus bas niveau. A l’époque, nous importions en valeur pour 60 milliards de dollars annuellement. Nous avions dans les caisses que 47 milliards de dollars pour terminer l’année 2020. Nous avons adopté une politique monétaire qui a permis au pays de retrouver petit à petit sa santé financière en matière de devise », a expliqué Tebboune.
Il a promis, s’il sera élu pour un second mandat présidentiel, de poursuivre la politique économique, le soutien aux jeunes, la construction de logements, la lutte contre la corruption, la protection sociale des grands malades et des personnes au besoin spécifique et le renforcement du pouvoir d’achat. « Nous allons réduire l’imposition de certains salaires. Et jusqu’à 2027, nous allons poursuivre l’augmentation des salaires jusqu’à arriver à 100 % (47 % actuellement). Il en est de même pour les pensions de retraite. Nous poursuivons la lutte contre l’inflation qui est passée de 11 à 6 % actuellement. Nous allons graduellement augmenter le pouvoir de la monnaie nationale. Nous allons réviser le code des communes et des wilayas, les prérogatives des élus pour arriver à une véritable démocratie. Nous allons revoir le découpage administratif », a déclaré Tebboune.