Le président Abdelmadjid Tebboune a dévoilé, ce mardi 28 février, l’existence de chiffres faux communiqués sur le secteur agricole en Algérie.
« Pendant longtemps, des dizaines d’années, on a avancé des chiffres sur la production agricole. Après révision, on se rend compte qu’on est loin de la réalité. Par exemple, on a toujours parlé de 3 millions d’hectares de surface agricole. Or, après vérification, le vrai chiffre est de 1,8 millions d’hectares. Idem pour l’élevage. On a avancé le chiffre de 29 millions de têtes. Le vrai chiffre est 19 millions de têtes », a déclaré le chef de l’Etat à l’ouverture des assises nationales de l’agriculture au Palais des nations du Club des pins à l’ouest d’Alger.
Il a appelé à recourir à la numérisation pour avoir avec exactitude les chiffres relatifs au secteur agricole en Algérie. « Il y a trop de terres qui ne sont pas exploitées en Algérie. En 2023, on laisse encore des terres en jachère. Le ministère de l’Agriculture utilise pour la première fois les drones pour répertorier les terres cultivées et labourées avec précision. Lorsque les chiffres sont faux, l’analyse est fausse. On ne sait pas combien nous consommons, etc. Nous devons avoir des statistiques précises pour mieux connaître le secteur, pas pour augmenter les taxes », a-t-il ajouté.
« Normalement, un pays comme l’Algérie ne doit pas importer les viandes »
Il a révélé qu’en Algérie, on ne sait pas encore quelle est l’importance de la consommation du lait. « Nous devons élaborer une stratégie de consommation des produits agricoles avec le stockage en chambres froides. Il n’y a qu’à citer l’exemple des viandes blanches qui peuvent être conservées jusqu’à six mois », a-t-il dit.
Le chef de l’Etat a salué les efforts considérables faits dans la production des fruits et légumes, comme la pomme de terre, et a appelé à diversifier les cultures. Il a cité l’exemple du colza, de l’argan et de l’huile d’olive.
« L’Algérie continue d’importer les viandes. Et va importer pour le mois du Ramadhan pour encadrer les prix. Mais, normalement, un pays comme l’Algérie ne doit pas importer les viandes. Nous avons toutes les surfaces nécessaires pour faire l’élevage », a-t-il dit. Il a plaidé pour une meilleure exploitation des pâturages et pour l’utilisation des techniques modernes aux fins d’améliorer les races. Il a estimé que les espaces forestiers et montagneux peuvent être exploités pour l’apiculture et l’aviculture. « Tout est permis tant que cela ne tombe pas sous le coup de la loi ou porte du tort à la société », a-t-il indiqué.