Le président Abdelmadjid Tebboune, a enjoint, vendredi 10 février, de ne pas gêner ni entraver la circulation, au niveau des postes-frontières, des Tunisiens frères souhaitant entrer en Algérie ou en sortir.
Cette décision, annoncée par l’agence APS, est intervenue après des informations relayées par des médias tunisiens et européens faisant état de blocage de voyageurs tunisiens aux niveaux des neuf postes frontaliers ces deux derniers jours notamment à Oum Teboul dans la wilaya d’El Tarf et à Bouchebka dans celle de Tébessa.
« Les témoignages se sont, en effet, multipliés depuis ce matin, en provenance des passages frontaliers entre la Tunisie et l’Algérie, émanant de tunisiens qui se sont trouvés bloqués durant de longues heures, parfois par bus entiers, par les forces de l’ordre algériennes. Des prises de positions, apparemment sans aucune raison ni ordre émanant des autorités. Prises, à ce qu’il paraît, de façon aléatoire par certaines parties qui cherchent à déstabiliser les relations entre les deux pays », a écrit le site Tunisie Numérique.
Circulation sans visas
Selon les médias tunisiens, il a été demandé aux voyageurs du pays voisin de tout laisser aux postes frontaliers et de ne rien prendre des produits achetés en Algérie. Une décision qui a suscité l’étonnement dans la mesure où aucune instruction n’a été donnée en ce sens par les autorités algériennes.
Les citoyens de l’Algérie et de la Tunisie circulent dans les deux sens sans visa.
D’après des sources informées, ces restrictions sécuritaires seraient liées à l’enquête menée actuellement sur les conditions de sortie de la militante franco-algérienne Amira Bouraoui des frontières terrestres début février 2023. Alger a accusé Paris d’avoir exfiltré l’ancienne militante du mouvement Barakat « d’une manière secrète et illégale » de la Tunisie vers la France alors qu’Amira Bouraoui est sous ISTN (Interdiction de sortie du territoire national), suite à un jugement prononcé en mai 2021.