Le président Abdelmadjid Tebboune a assisté, ce mardi 26 novembre 2024, au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif-Rahal (Alger), à Club des Pins, à l’Ouest de la capitale, à la cérémonie de célébration du 50e anniversaire de la création de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA).
Le chef de l’Etat a rappelé que cette célébration coïncide avec la commémoration du 70e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale. « Cette occasion nous rappelle les souffrances de nos campagnes et de nos zones rurales, les sacrifices de leurs honorables habitants et l’attachement inébranlable des hommes à la terre et à l’honneur de l’Algérie. Un attachement authentique et enraciné dans le pays de la gloire, de la générosité et de la résistance. Toute mon estime aux travailleurs de la terre et toute ma reconnaissance aux efforts bénis de ceux qui produisent les richesses », a-t-il dit lors d’une allocution prononcée lors de la cérémonie.
Et d’ajouter : « Notre pays a fait de la sécurité alimentaire un pari stratégique que nous devons relever dans un monde où l’alimentation constitue désormais une arme redoutable et hautement influente. Par souci d’équité, je tiens, de prime abord, à saluer les efforts des paysans qui ont fait preuve, lors de la conjoncture exceptionnelle résultant de la crise sanitaire (pandémie de Covid-19), d’un sens aigu du patriotisme et d’une conscience élevée de la nature du défi ».
Il a souligné qu’ils ont veillé à assurer la disponibilité des produits agricoles sur le marché nationale durant cette crise sanitaire, « à un moment où le monde entier était en proie à une paralysie sans précédent qui a entraîné une grave pénurie de denrées alimentaires de base ».
« Consacrer le concept de sécurité alimentaire durable »
Les agriculteurs ont, selon le président de la République, relevé le défi avec l’aide de l’Etat qui les a accompagnés dans leurs efforts de production mais aussi des investisseurs et des acteurs du secteur « qui croient en les capacités du pays et en la nécessité d’atteindre les objectifs nationaux que nous avons fixés ensemble pour assurer la sécurité de notre pays et consacrer le concept de sécurité alimentaire durable en tant que pilier de notre sécurité nationale ».
« J’ai insisté à maintes reprises sur la dimension stratégique que revêt l’orientation vers la modernisation et l’exploitation des techniques modernes pour la relance de l’agriculture et du monde rural, le développement des énormes potentialités agricoles du pays et l’augmentation des niveaux de production, car nous croyons fermement à la nécessité de la mise en place progressive d’alternatives durables et sûres à même de réduire la dépendance de l’Algérie à la rente pétrolière », a relevé Tebboune
Il a rappelé certaines mesures prises au bénéfice du secteur agricolae :
- L’augmentation du niveau de subvention de certains produits de base, à l’instar du relèvement du prix d’achat des céréales et des légumineuses auprès des agriculteurs,
- Le relèvement du taux de subvention des engrais à 50% de leur prix de référence, afin d’atténuer l’impact de l’augmentation de leurs prix sur les marchés mondiaux,
- Le raccordement de dizaines de milliers d’exploitations agricoles et de périmètres agricoles au réseau électrique.
« L’objectif de ces décisions et mesures était d’accompagner et de soutenir les paysans, tout en ouvrant la voie à la jeune génération d’ingénieurs agronomes à travers les petites entreprises et les start-up, sur lesquels nous comptons pour opérer la transition vers la modernisation du monde agricole et atteindre l’autosuffisance dans les récoltes stratégiques à court terme, notamment le blé dur, le maïs et l’orge », a-t-il expliqué.
Et de poursuivre : « je tiens à dire ma satisfaction quant à la prise de conscience généralisée face à ces défis, au sein du secteur et parmi les différents acteurs, et à souligner, encore une fois, l’importance de la filière des céréales dans notre stratégie agricole, compte tenu de notre grande consommation de cette matière et de l’instabilité du marché mondial.
« Mise en valeur d’un million d’hectares par irrigation »
Il évoqué ses orientations pour relever les capacités de stockage des céréales.
« Je m’étais engagé pour la mise en valeur d’un million d’hectares par irrigation, en particulier dans notre Sud, d’ici à 2027, l’objectif étant d’élargir les superficies des cultures stratégiques telles que le blé dur, le maïs jaune et les oléagineux. Le champ est ouvert aux investisseurs nationaux et étrangers pour adhérer à cette démarche et profiter des facilitations pour concrétiser leurs projets », a plaidé le chef de l’Etat.
Il a évoqué l’importance de la numérisation et l’importance des données et des statistiques précises « en tant que principes de base pour l’élaboration des politiques de développement ». Il a parlé aussi du recensement général de l’agriculture, « le troisième dans l’histoire du secteur », dont les premiers résultats nous aideront à « économiser du temps et des efforts, pour concrétiser notre vision visant à promouvoir le secteur agricole et à mobiliser les ressources afin d’atteindre le maximum en termes d’indépendance ». Ce recensement a eu lieu du 19 mai au 17 juillet 2024.
Le chef de l’Etat a invité les agriculteurs, les éleveurs et tous les acteurs, à davantage de mobilisation sur le terrain. « Je suis convaincu de leur attachement à notre terre pure et généreuse et de leur pleine conscience des défis qui nous attendent. Je tiens, par ailleurs, à saluer notre jeunesse ambitieuse orientée vers l’investissement dans le domaine agricole, toutes filières confondues, et nous comptons sur l’engagement de ces jeunes, sur leurs compétences et leur spécialisation en sciences et techniques agricoles pour opérer une véritable relance du secteur, reflétant les capacités et les potentialités de l’Algérie, un pays prometteur en plein essor », a-t-il conclu.