La populaire messagerie cryptée Telegram va lancer des services payants à partir de 2021 pour financer sa croissance, après l’échec de sa levée de fonds et de son projet de monnaie virtuelle, a annoncé mercredi son patron.
« Telegram va commencer à générer des revenus à partir de l’année prochaine », par de nouveaux services payants et une plateforme publicitaire, a déclaré sur sa chaîne Telegram Pavel Dourov, co-fondateur russe de la messagerie. Il a assuré que cela se ferait « de manière non intrusive » et que « la plupart des utilisateurs ne remarqueront pratiquement aucun changement ».
La monétisation va se faire par l’introduction de services payants pour des « utilisateurs premium », tels que les entreprises utilisant Telegram à des fins professionnelles. Pavel Dourov a noté que certaines chaînes Telegram (qui s’apparentent plutôt à des blogs ou à un fil Twitter) suivies par des millions de personnes font déjà de la publicité.
Les fonctionnalités gratuites actuellement le resteront
Telegram souhaite donc désormais introduire sa propre plateforme publicitaire pour ce type d’annonces, prévoyant une rétribution pour ceux qui gèrent les chaînes en question. Le patron de Telegram assure que « toutes les fonctionnalités actuellement gratuites le resteront » et que le service de messagerie restera sans publicité. Telegram approchant les 500 millions d’utilisateurs actifs, M. Dourov affirme que le groupe « a besoin d’au moins quelques centaines de millions de dollars par an pour continuer », indiquant avoir jusque-là payé de sa propre poche la majeure partie des dépenses de l’entreprise.
M. Dourov a fait fortune en créant VKontakte le réseau social le plus populaire de Russie, avant d’en être écarté, selon lui, par ses associés pour permettre aux autorités russes d’en prendre de facto le contrôle. « Avec sa croissance actuelle, Telegram est sur la bonne voie pour atteindre des milliards d’utilisateurs et a besoin d’un financement approprié », ajoute Pavel Dourov. Il a également balayé l’option de la vente de l’entreprise, « comme les fondateurs de Whatsapp », messagerie concurrente souvent critiquée par M. Dourov, qui a plusieurs fois pointé des failles de sécurité.
En mai, Telegram a annoncé la fin de son ambitieux projet de monnaie virtuelle et de système de paiement suite à un long bras de fer avec le gendarme américain des marchés (SEC). Telegram avait recueilli la somme record de 1,7 milliard de dollars auprès de 200 investisseurs privés, lors d’une levée de fonds massive en cryptomonnaies (ICO).
La SEC avait saisi la justice au motif que Telegram n’avait pas enregistré son offre et ses conditions auprès du gendarme des marchés.