La tension est montée entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne à la veille d’une reprise des négociations très ardues sur l’avenir de leur relation. Les britanniques qui ont fait le choix de quitter l’Union Européenne continuent d’appeler les règles européennes, une transition qui se termine à la fin décembre.
Le deadline qui approche alors que les discussions visant à arriver à un accord de libre-échange restent dans l’impasse. La tension est subitement montée de plusieurs après des informations révélées par le Financial Times indiquant que gouvernement britannique menacerait de ne pas appliquer le traité sur sa sortie de l’UE si un accord de libre-échange n’est pas conclu d’ici au 15 octobre.
Citant trois sources proches du dossier, le Financial a indiqué par ailleurs que certaines dispositions du projet de loi sur le marché intérieur, qui doivent être publiées mercredi, vont « éliminer le caractère juridiquement contraignant de certaines parties de l’accord de retrait » dans des domaines tels que les aides d’Etat et les douanes d’Irlande du Nord. Inacceptable également pour l’Union Européenne.
Le gouvernement de Boris Johnson a confirmé de fait ces informations tout en œuvrant à les présenter comme étant de portée limitée. Il répondait aux mises en garde de l’Union Européenne, adressées lundi à Londres, contre toute remise en cause des engagements pris lors du Brexit. Le gouvernement britannique a déclaré être déterminé à mettre en œuvre aussi bien l’accord de retrait que le protocole relatif à l’Irlande du Nord, seul territoire du Royaume-Uni qui partage une frontière terrestre avec un Etat membre de l’UE, l’Irlande.
« Nous prenons des mesures limitées et raisonnables pour clarifier des éléments spécifiques du Protocole d’Irlande du Nord dans le droit interne afin de lever toute ambiguïté et de nous assurer que le gouvernement soit toujours en mesure d’honorer ses engagements envers la population d’Irlande du Nord », a dit le porte-parole de Boris Johnson.
Des négociations au point mort
Les précisions de Boris Johnson ne semblent pas convaincre les Européens qui ont haussé le ton. « Je fais confiance au gouvernement britannique pour mettre en œuvre l’accord de retrait, une obligation en vertu du droit international et une condition préalable à tout futur partenariat », a averti la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. « Tout ce qui a été signé dans le passé doit être respecté. C’est le gage de la confiance pour l’avenir », a précisé le négociateur européen Michel Barnier.
La Grande-Bretagne a quitté officiellement l’UE le 31 janvier, mais les règles européennes continuent à s’appliquer jusqu’à la fin de l’année, le temps de conclure un accord sur les futures relations commerciales qui semble très hypothétiques. Les négociations sont au point mort et achoppent notamment sur les questions des aides publiques et de la pêche.
A défaut d’un accord avant le 31 décembre, ce sont les seules règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), avec leurs droits de douane élevés et leurs contrôles douaniers poussés qui seront appliquées. Avec des conséquences lourdes sur les économies qui vacillent sous l’effet de la pandémie du nouveau coronavirus.