« The Good traitor » : quand « la trahison » peut changer le cours de l’Histoire

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"The Good traitor" : quand "la trahison" peut changer le cours de l'Histoire
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La cinéaste Christina Rosendahl revient dans « The good traitor » sur la dissidence de l’ambassadeur du Danemark à Washington lors de la deuxième guerre mondiale.


La cinéaste danoise Christina Rosendahl continue de puiser dans des faits historiques pour nourrir ses longs métrages de fiction. En 2015, elle avait réalisé « The idealist » (l’idéaliste) racontant les péripéties d’un journaliste qui enquête sur les conséquences du crash d’un bombardier américain B-52 en 1968 dans le Groenland avec à bord quatre ogives nucléaires dont une n’a jamais été trouvée.
« The good traitor » (le bon traître), « Vores mand i Amerika » (notre homme en Amérique) en danois , son second long métrage, se concentre sur l’acte de résistance d’Henrik Kauffmann, ambassadeur du Royaume du Danemark à Washington, à la fin des années 1930.


Après l’envahissement du Danemark (et de la Norvège) par l’Allemagne, le 9 avril 1940,  Henrik Kauffmann, qui est d’origine allemande, décide de représenter « Le Danemark Libre », pas celui qui a rapidement capitulé devant le régime nazi.

Un stratagème pour rester à Washington

Copenhague lui coupe les vivres et tente d’envoyer un nouvel ambassadeur après l’avoir accusé de « haute trahison ». Soutenu par d’autres ambassadeurs danois au Brésil, au Canada, en Égypte, en Iran et au Mexique, il se rapproche du président américain Franklin D. Roosevelt. L’épouse américaine de l’ambassadeur, qui avait connu Roosevelt quelques années auparavant, a facilité le contact.


Le chef d’Etat américain refuse de le soutenir dans un premier temps pour ne pas « entraîner les Etats Unis dans une guerre européenne ». Henrik Kauffmann doit trouver un stratagème pour ne pas être rappelé à Copenhague. Sa tâche est facilitée par le Blitz, le bombardement de Londres et d’autres villes britanniques, par l’aviation allemande, à partir de septembre 1940.
Henrik Kauffmann arrive à convaincre Roosevelt et son secrétaire d’Etat Cordell Hull de la nécessité d’utiliser le Groenland pour y installer une base militaire aux fins d’empêcher l’avancée de l’armée d’Hitler vers l’Atlantique, et donc, vers les Etats Unis.  Le traité fut signé le 9 avril 1941.


Cet acte a changé le cours de l’Histoire. La présence américaine dans le Groenland avait eu un effet de dissuasion pour Hitler qui aspirait à envahir le monde à partir de l’Europe.


La double trahison

Cet épisode est raconté dans « The Good traitor », film projeté vendredi 5 novembre à la cinémathèque d’Alger, à l’occasion des 6ème Journées du film européen.
Péniblement, Christina Rosendahl a tenté de « mélanger » la grande et la petite histoire en suggérant l’existence d’une « bonne » et d’une « mauvaise » trahison. La bonne est le refus de Henrik Kauffmann (Ulrich Thomsen) de se soumettre à une gouvernement sous les ordres des nazis, la mauvaise est l’amour qu’il nourrit pour sa belle-soeur Zilla (Zoë Tapper) provoquant des scènes de ménages avec son épouse, Charlotte (Denise Gough).  


Ce mélange a considérablement affaibli le récit, supposé être un drame historique et un biopic. Les petites querelles familiales, la présence des enfants de l’ambassadeur, parfois inexpliquée dans plusieurs scènes, a perturbé la narration. 


Le son, un vrai personnage

Pour évoquer la guerre en Europe, la cinéaste a eu recours au fonds sonore qui illustre des scènes de jardin et de piscine sous le soleil. Cette manière d’aborder la guerre est plutôt curieuse, voire originale.
Christina Rosendahl  a voulu probablement éviter les clichés sur les batailles et la guerre avec des armes et soldats. Un choix artistique plutôt réussi puisque cela marque la distance entre le terrain des batailles réelles en Europe et celui du combat diplomatique menée à Washington. Le son est un vrai personnage dans ce long métrage.

La discussion entre Kauffmann et Roosevelt (Henry Goodman) est plutôt bien menée mais manque parfois de profondeur. Les dialogues entre Kauffmann et Charlotte sont tantôt lyriques tantôt secs et sans saveur. C’est peut être la seule manière que Christina Rosendahl a trouvé pour évoquer l’amour et ses vagues. 

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