L’ex-député Baha Eddine Tliba a été condamné ce mercredi 09 septembre 2020 par le tribunal de Sidi M’Hamed à une peine de 8 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 8 millions de Da et la saisie de tous ses biens
Même peine pour Mahdi Iskander Ould Abbes, fils de Djamel Ould Abbes, ancien secretaire général du FLN et ancien ministre de la Solidarité nationale. Ses biens seront saisies à moitié. Son frère, El Ouafi Ould Abbès, en fuite à l’étranger, a été condamné par contumace à 20 ans de réclusion avec mis sous séquestre d’un navire de pêche lui appartenant. Un mandat d’arrêt international a été lancé à son encontre.
Le même tribunal a retenu les accusations de « dilapidation de fond publics », « conclusion de marchés en violation de la législation », « abus de fonctions », « faux en écritures publiques », « blanchiment d’argent » et « obtention d’indus avantages ».
Quant à Bouchenak Kheladi, ex-SG du ministère de la Solidarité et proche collaborateur de Ould Abbès au FLN, le juge a prononcé une peine de 2 ans de prison ferme, assortie de 200.000 Da d’amende.
« Une tête de liste » à sept milliards de centimes
Le procureur avait requis, le 2 septembre 2020, une peine de dix ans de prison contre Baha Eddine Tliba et Iskander Ould Abbes.
Baha Eddine Tliba a, pour rappel, accusé les fils de Ould Abbès d’avoir exigé des sommes d’argent contre la confection des listes de candidatures FLN pour les élections législatives de 2017. Selon lui, ces listes étaient préparées par Abdelmalek Sellal, Tayeb Louh et Noureddine Bedoui.
Tliba dit avoir informé le général major Bachir Tartag, alors coordinateur des services de sécurité, sur le chantage auquel il a été soumis. Tartag lui aurait demandé d’enregistrer les appels en chargeant un colonel de suivre l’affaire.
D’après les dires de Tliba, les fils Ould Abbes auraient même précisé que le prix « d’une tête de liste » était de sept milliards de centimes.
Les avocats ont exigé la convocation de Bachir Tartag non convoqué
Les avocats de Tliba ont demandé la convocation par le tribunal de Bachir Tartag pour écouter son témoignage. Le juge n’a pas accédé à cette requête. Lors de l’enquête, la Gendarmerie a trouvé de grosses sommes d’argent dans le domicile d’un des fils de Ould Abbes. L’affaire avait été étouffée après intervention directe de Saïd Bouteflika.
Iskander Ould Abbès et El Ouafi ont été relâchés deux jours seulement après leur arrestation. D’après Iskander Ould Abbès, le frère et conseiller de l’ancien président de la République utilisait l’affaire pour faire pression sur le SG du FLN.
« Ivre, Said appelait mon père à 1 heure du matin pour lui donner des ordres », a-t-il confié devant le tribunal. Tliba a accusé ouvertement l’ancien SG du FLN d’être derrière ce « plan de financement », déléguant la « mission » à Bouchenak Khaldi Abdallah. Devant le tribunal, Bouchenak a précisé qu’il n’était pas militant du FLN mais qu’il a été chargé par son ami Djamel Ould Abbes de « coordonner et d’organiser » les dossiers de candidatures aux élections législatives.
« Règlement de comptes politiques »
Les avocats des fils Ould Abbès ont reproché à Tliba, lors des plaidoiries, de n’avoir pas déposé plainte auprès des autorités judiciaires et de s’être contenté de saisir les services de sécurité. La défense de Tliba s’est étonnée du fait que le milliardaire soit devenu « un inculpé » alors qu’il a été entendu, à l’ouverture de l’enquête par le tribunal de Chéraga en septembre 2019, comme témoin dans l’affaire de l’achat des listes électorales.
Cité comme témoin, Djamel Ould Abbès a, lui, parlé d’un règlement de comptes politiques, sans autres précisions.
En février 2018, Ould Abbès avait averti publiquement Tliba, membre du Comité central du FLN, en envoyant son dossier devant « le conseil discipline » sous prétexte d’avoir parlé « avant l’heure » du 5ème mandat pour Bouteflika.
Interrogé sur sa « fuite » en octobre 2019, Tliba a révélé avoir informé lui même les services de sécurité de l’endroit où il se trouvait (dans la région d’El Oued). Il a soutenu qu’il ne s’attendait pas à être mis en prison après avoir dénoncé « des actes de corruption » et de « chantage ».
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